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    Ma douce.


    On ne se parlait pas. On écoutait le feu.
    D’un accord tacite, un peu comme dans un jeu.
    En pétillement des yeux, on disait le bonheur…
      Être silencieux c’est parfois de la chaleur….
    Nos je t’aime n’étaient pas grandes démonstrations,
    Se serrer fort dans nos bras disait nos émotions.
    Parfois de loin, je scrutais son visage, ses rides,
    Son regard encore vif et ses yeux avides.
    Elle parlait peu souvent, présence si discrète…
    J’ai oublié sa voix et je le regrette
    Elle avait eu une existence peu facile.
    Elle n’en disait rien. Le malheur est parfois malhabile
    Dans nos promenades, en allant doucement,
    Elle me disait parfois ce qui étais, dans son temps,
    L’époque où sa jeunesse riait comme un blé d’or…
    Et dans son sourire, elle la vivait encore…
    Ma douce. Le temps cruel nous laisse seuls.
    Atterrés de n’avoir su dire un jour à l’aïeul
    Autrement que plus loin ,autrement que trop tard,
    Qu’il existait une âme au delà du regard.

    (Rime)

     


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    Notes.

    A voir,
    Dans son regard, le visage des pluies,
    Les nuées amassées au ciel de la vie,
    Les tempêtes éteintes aux vents expirés,
    Les chagrins, en souvenirs enterrés,
    Les malles du passé, aux images enfouies,
    La flamme de feu follet des anciennes envies

    A lire,
    Chaque ligne de ses rides, chaque chemin de son cœur,
    Les élans de sa jeunesse et toutes ses ardeurs,
    Quelques mots arrêtés aux règles des non dits,
    Les instants de silence qu’elle a depuis maudits.
    Les heures de veille anxieuse, l’âme en suspend
    Dans le soleil qui danse , le pas que l’on attend

    A toucher,
    Chaque mont, chaque vallée de ses mains parcheminées
    Ce pays sans route où la vie a cheminé
    Ces joies flétries nourries de baisers et de larmes
    Ces lèvres tremblantes qu’un sourire désarme
    Ses épaules voûtées sous le faix de milliers de rêves,
    Ce corps déjà penché vers la vie qui s’achève.

    A graver,
    Ses valeurs, chaque mot qu’elle m’enseigne


    A dire
    Je t’aime.

     

    Rime

     


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  • Le mot

    Je suis un mot.
    Fétu de mot dans une phrase en ruisseau
    Que le regard passe. Un mot qui ignore la fête.
    Parfois un enfant m’arrête .Tiens ? tu es nouveau ?
    Et je connais le bonheur, une journée, dans sa tête.

    Je suis parfois aussi celui qui est de trop,
    Un mot évadé de toutes convenances…
    Les phrases modèles me trouvent gros
    Ne m’avez vous crée que pour la prestance ?

    Je suis celui que l’on souffle, que l’on n’ose,
    Aussi aérien qu’un baiser, fragile qu’un espoir,
    Je suis un mot d’amour…oh….si peu de chose…
    Un morceau de soleil, point final de la nuit noire.

    Je me cache aussi parfois au profond du regard,
    Celui que l’on ne dit pas et pourtant d’importance…
    Celui que l’on enterre dans le sol des trop tard…
    Et qui dans la mémoire fait naître la souffrance…

    Je suis né par hasard entre deux bulles de salive
    Tout surpris d’être là, d’être enfin compris…
    D’avoir trouvé écho. Je suis heureux de vivre.
    Longtemps plus tard, un poète m’a écrit.

    Rime

     

     


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  • A côté des autres…


    Je le sais Monsieur, il est bête de croire,
    Que le vent chante au chœur des roseaux,
    Je sais Monsieur, vous tenez pour histoire
    Que le ciel est amoureux fou des oiseaux

    Je le sais Monsieur et je pressens votre sourire,
    Qu’une rose jamais n’aima un papillon,
    Je sais Monsieur…on ne vit nulle part une vague mourir
    Ni enlacer tendrement le goémon

    Je le sais Monsieur, vous nous dites gens inutiles,
    Vendeurs de mots dont vous n’avez nulle envie,
    Je sais Monsieur…Nous sommes puérils,
    A maintenir l’enfant que nous fûmes en vie…

    Je le sais Monsieur, vous tenez pour innocent,
    Celui qui voit bien au-delà de vos regards…
    Je sais Monsieur…il en est mille et cent…
    Mais je me tais Monsieur… je vous mets en retard

    Vous partez Monsieur… Je vous importune
    A m’écouter ainsi, vous en oubliez l’heure…
    Laissez-moi Monsieur…je parlais à la lune
    Et vous passiez innocent à côté d’un bonheur

    Rime


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  • Les routes du silence

    Et doucement le silence s’installa..
    Lourd de tous les mots aux bouches fermées,
    Pesant de toutes les hypocrisies…
    Dans la salle, il disposa la lourde table à débats,
    Tira à elle les longs bancs des apartés.
    Il fallait bien que les anges s’assoient…
    Mais que je me présente avant toute chose…
    Je suis le frère des secrets, l’ami des non dits,
    Le presque écho d’une note de musique,
    Le O de la goutte dans une flaque d’eau,
    La réponse muette d’un regard….
    Parfois si lourd je sais pourtant me faire soupir…
    Laissez-moi m’installer maintenant…
    Meubler cette chambre d’enfants d’un lit de gazouillis,
    Une veilleuse de lune posée sur un bonheur du jour,
    Une armoire de fous rires aux étagères sages,
    Où s’alignent les secrets dits à l’oreiller …
    Laisser moi m’enivrer des odeurs de la cuisine,
    Où s’alignent mille pots de mots colorés…
    J’ai besoin, moi, silence, parfois, de m’y recueillir,
    Mijotant doucement une confiture de lai….
    Laisser moi errer dehors sur l’haleine du vent,
    Cueillir les rêves aux prairies de ciel bleu…
    Laisser moi silence, exister parmi les collines,
    Et porter à l’oiseau le bonheur des matins.
    Voilà…je vous ouvre ma porte comme s’écartèle l’âme,
    Ainsi qu’une brume déchirée par l’aube d’un nouveau jour,
    Et prenant ensemble, la poésie par la main,
    Par les sentiers du cœur, promenons nous…
    Loin…très loin au delà des silences…

    Rime


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  • Petit écho du matin

    Voilà ce que m’a raconté la brise ce matin,
    Alors qu’elle se reposait au banc du jardin.
    Figurez vous qu’il y a une véritable révolution !
    Que l’on parle, que l’on jase à travers les gazons !
    N’a t’on point vu, quelle étrange amourette,
    Sortir ensemble violette et pâquerette !
    Il en est cependant que la nouvelle émoustille,
    N’a t’on point vu danser ailleurs une jonquille ?
    Je tiens la nouvelle toute fraîche du papillon
    Qui comme chacun sait est un grand fripon .
    On aurait vu, mais je n’ose toutefois le croire
    Déjà une jeune abeille vaquer à ses devoirs….
    Voilà ce que me disait la brise il y a peu de temps…
    Mais j’avais lu dans les regards ! çà y est ! c’est le printemps

     

    Rime

    DSCN0979.JPG

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  • Voyage intérieur

     

     

    Les vagues y dansent au sable blanc en jupons de dentelle,

    Et leurs cheveux d’écume caressent les rochers.

    Pour un baiser, les arbres se penchent sur elles

    Et sourient de leurs feuilles sans jamais se fâcher….

     

    A l’Anse Noire, là-bas, a du naître le ciel,

    Où son premier sourire a été le soleil,

    Au ras de l’eau bleue, il mélange le miel

    Pour se faire azur quand l’alizé s’éveille.

     

    Sainte Marie, Sainte Anne, voyez comme mon cœur bat,

    Des côtes Caraïbes aux rochers sous le vent …

    Dans un panier d’odeurs, ma mémoire est là-bas

    Et sous les cocotiers elle rode souvent…

     

    Si mon regard s’évade aux rives magnifiques

    Laissez-moi à mon silence pour goûter un peu

    Les colères et les passions de ma Martinique

    S’il tombe une larme, c’est dans mon âme qu’il pleut…

     

    Un peu d’eau salée à la clepsydre du temps

    Pas plus de nostalgie qu’il est nécessaire.

    La vie, à tous ces étés, rajoute un printemps

    Et que pour toi Nicole, un heureux anniversaire.

     

    (Offert par Rime, un ami, Novembre 2008)

     

     


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