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    Photo Renal

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  • Prière Du Poète

    Je ne sais ni bêcher, ni herser, ni faucher,
    Et je mange le pain que d’autres ont semé.
    Mais tout ce que l’on peut moissonner de douceur,
           Je l’ai semé, Seigneur.

    Je ne sais ni dresser un mur de bonne pierre,
    Ni couler une vitre où se prend la lumière.
    Mais tout ce que l’on peut bâtir sur le bonheur,
           Je l’ai bâti, Seigneur.

    Je ne sais travailler ni la soie, ni la laine,
    Ni tresser en panier le jonc de la fontaine.
    Mais ce qu’on peut tisser pour habiller le cœur,
           Je l’ai tissé, Seigneur.

    Je ne sais ni jouer de vieux airs populaires,
    Ni même retenir par cœur une prière.
    Mais ce qu’on peut chanter pour se sentir meilleur,
           Je l’ai chanté, Seigneur.

    Ma vie s’est répandue en accords à vos pieds.
    L’humble enfant que je fus est enfant demeuré,
    Et le peu qu’un enfant donne dans sa candeur,
           Je vous l’offre, Seigneur.

    Maurice Carême

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  • Il offrait du cœur

     

    Donc, il offrait du cœur
    Avec un tel sourire
    Qu'on s'empressait d'ailleurs
    En tous lieux de le dire.

    On en voulait partout,
    Mais on finit pourtant
    Par se demander où
    Il en trouvait autant.

    Et il riait dans l'ombre.
    C'était son propre cœur
    Vaste comme le monde
    Qu'il offrait à la ronde,

    Offrait pour un sourire
    Qui répondait au sien,
    Offrait rien que pour dire
    Aux gens : "Portez vous bien"

     

    Maurice Carême

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    Maurice Carême

     

    Maurice Carême est né le 12 mai 1899, à Wavre, en Belgique, dans une famille modeste. Son père est peintre en bâtiment, sa mère tient une petite boutique. Il fait des études primaires et secondaires dans sa ville natale.  Son enfance campagnarde heureuse sera pour lui une grande source d'inspiration. En 1914, il écrit ses premiers poèmes, inspirés par une amie d'enfance. Élève brillant, il entre à l'École normale primaire de Tirlemont. Son professeur, Julien Kuypers, l'encourage à écrire et lui révèle la poésie française du début du xxe siècle. Il découvre également les grands poètes de Flandre. Il est nommé instituteur en 1918, et s'installe à Bruxelles. L'année suivante, il dirige une revue littéraire, Nos jeunes, qui devient La Revue indépendante. Il noue ses premiers contacts littéraires et artistiques (avec le poète Edmond Vandercammen, le peintre Félix De Boeck). Il se marie en 1924 avec une institutrice, Andrée Gobron (Caprine). Son premier recueil de poèmes, 63 illustrations pour un jeu de Voie, paraît en décembre 1925, en 1926,  Hôtel bourgeois, en 1930, Chansons pour Caprine, puis, en 1932, Reflets d'hélices. En 1930, il découvre la poésie écrite par les enfants: une remise en question fondamentale qui le fait revenir à une grande simplicité de ton. Il publie deux  essais consacrés à  ces textes d'enfants  dont il fut l'éveilleur: en 1933, Poèmes de gosses et, en 1936, Proses d'enfants. Le recueil Mère paraît en 1935. Il inspire à Darius Milhaud sa Cantate de l'enfant et de la mère. En 1943, il quitte l'enseignement pour se consacrer à la littérature. Il se lie la même année avec Jeannine Burny pour laquelle il écrit La Bien-aimée en 1965, qui préside désormais la Fondation Maurice-Carême, créée en décembre 1975 par le poète, et est également conservateur du musée Maurice-Carême. Son œuvre, qui comprend plus de quatre-vingts recueils de poèmes dont La Lanterne magique, 1947, Brabant, 1967, Au clair de la lune, 1977- des contes, romans, nouvelles, essais et traductions, a valu à l'auteur d'être élu Prince en poésie en 1972. Maurice Carême est mort en 1978. Empreints de clarté, de simplicité, les textes sonnent souvent comme des chansons naïves, des complaintes ou de petits contes. Ils nous parlent du rêve, de l'imagination, des personnages des contes de fées, du quotidien aussi.

    Ils chantent l'enfance, les bêtes, la lumière et la fantaisie de la nature. Il y a chez Maurice Carême le désir de transmettre son amour de la joie, de la bonté, et son bonheur confiant dans le monde.

     Poemes de Maurice Carême : Biographie


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  • La fillette et le poème

     

    "Le poème, qu'est-ce que c'est ?
    M'a demandé une fillette :
    Des pluies lissant leurs longues tresses,
    Le ciel frappant à mes volets,
    Un pommier tout seul dans un champ
    Comme une cage de plein vent,
    Le visage triste et lassé
    D'une lune blanche et glacée,
    Un vol d'oiseaux en liberté,
    Une odeur, un cri, une clé ?"

    Et je ne savais que répondre
    Jeu de soleil ou ruse d'ombre ? -
    Comment aurais-je su mieux qu'elle
    Si la poésie a des ailes
    Ou court à pied les champs du monde ?

     

    Maurice Carême

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    Merci à Nature et Poésie, un blog super

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    Avril

     

    J'ai crié. " Avril ! "

    À travers la pluie,

    Le soleil a ri.

    J'ai crié. " Avril ! "

    Et des hirondelles

    Ont bleui le ciel.

    J'ai crié. " Avril ! "

    Et le vert des prés

    S'est tout étoilé.

    J'ai crié. " Avril !

    Veux -tu me donner

    Un beau fiancé ? "

    Mais, turlututu,

    Il n 'a rien répondu.

     

    Maurice CARÊME

     

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  • Le printemps reviendra

     

    Le printemps reviendra

    Hé oui, je sais bien qu’il fait froid,

    Que le ciel est tout de travers;

    Je sais que ni la primevère

    Ni l’agneau ne sont encor là.

    La terre tourne ; il reviendra,

    Le printemps, sur son cheval vert.

    Que ferait le bois sans pivert,

    Le petit jardin sans lilas ?

    Oui, tout passe, même l’hiver,

    Je le sais par mon petit doigt

    Que je garde toujours en l’air

     

    Maurice CARÊME

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  • Mars

     

    Il tombe encore des grêlons,

    Mais on sait bien que c'est pour rire.

    Quand les nuages se déchirent,

    Le ciel écume de rayons.

    Le vent caresse les bourgeons

    Si longuement qu'il les fait luire.

    Il tombe encore des grêlons,

    Mais on s'est bien que c'est

    pour rire.

    Les fauvettes et les pinsons

    Ont tant de choses à se dire

    Que dans les jardins en délire

    On oublie les premiers bourdons.

    Il tombe encore des grêlons.

     

    Maurice CARÊME

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  • Notre école

     

    Notre école se trouve au ciel.

    Nous nous asseyons prés des anges.

    Comme des oiseaux sur les branches.

    Nos cahiers d'ailleurs ont des ailes.

    A midi juste, on y mange,

    Avec du vin de tourterelle,

    Des gaufres glacées à l'orange

    Les assiettes sont en dentelle.

    Pas de leçon, pas de devoirs

    Nous jouons quelque fois, le soir

    Au loto avec les étoiles.

    Jamais nous ne rêvons la nuit

    Dans notre petit lit de toile

    L'école est notre paradis

     

    Maurice CARÊME

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  • Le petit chameau

     

    Il était un petit chameau

    Qui dormait dans un grand berceau.

    Son père était roi d'un désert

    Où s'élevait un grand château.

    Mais on n'y voyait que des pierres

    Luisantes comme des couteaux.

    Le roi avait fait teindre en vert

    Les rideaux jaunes du berceau.

    Ainsi, le tout petit chameau

    Qui dormait dans le grand soleil

    Où il avait toujours trop chaud,

    Pouvait-il croire, à son réveil,

     

    Qu'il était un petit agneau

    Couché, à l'ombre d'un grand chêne,

    Dans un pays de fleurs et d'eau

     

    Maurice CARÊME

     

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  • Que le monde est petit

     

    Pour traverser le ciel,

    Je n’ai pas besoin d’ailes;

    Pour aller sur la mer,

    Pas besoin de steamer.

    Quand je chausse mon rêve,

    Que les routes sont brèves,

    Que le monde est petit!

    Ce n’est pas moi qui parle,

    Mais bien une fourmi

    Trainant un brin de paille

    Aux abords de son nid.

     

    Maurice CARÊME

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  • Litanie des écoliers

     

    Saint Anatole,

    Que légers soient les jours d’école !

    Saint Amalfait,

    Ah ! Que nos devoirs soient bien faits !

    Sainte Cordule,

    N’oubliez ni point ni virgule.

    Saint Nicodème,

    Donnez nous la clef des problèmes

    Sainte Tirelire,

    Que Grammaire nous fasse rire !

    Saint Siméon,

    Allongez les récréations !

    Saint Espongien,

    Effacez tous les mauvais points.

    Sainte Clémence,

    Que viennent vite les vacances !

    Sainte Marie,

    Faites qu’elles soient infinies !

     

    Maurice CARÊME

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  • J_cris

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