• petit livre du bonheur

    Extrait du petit livre du bonheur

    D’Anselm Grün

     

    Chacun est particulier

     

    Beaucoup d’hommes voudraient  être vraiment originaux. Naturellement, tout homme est quelqu'un d'unique. Mais un grand nombre ne considère « sa » particularité que dans un surcroît de puissance ou de fortune. Pourtant, il faut savoir me livrer à une saine introspection, en me demandant quelle est l'histoire de ma vie, quelles sont mes blessures, quelle est ma sensibilité. Tout cela fait partie de ma personnalité, y compris mes meurtrissures, mes fautes et mes faiblesses. Et pas seulement mes virtualités.

    C'est seulement si je me réconcilie avec l'ensemble de ces réalités, que je serai original et que je pourrai me considérer comme un reflet unique de Dieu. Mais si je persiste à vouloir être particulier tout en enjambant mon humanité, alors je suis sûr de tomber sur un bec !

     

    Seulement l’amour

     

    Sans nous aimer, nous ne pouvons pas nous connaître. Seul, l’amour nous fait pénétrer profondément en nous, pour nous faire découvrir qui nous sommes en vérité. S’aimer soi-même n’a rien à voir avec l’obsession de soi !

    Un peu d'humour !

     

    Il faut le sourire d'un enfant, pour pouvoir t’assumer et, t’aimer ou l'humour subtil d'un être humain qui a gardé son cœur d'enfant. Qui se prend trop au sérieux, est contraint, soit de faire l’important et de se comporter comme un grand Personnage, soit de se mépriser en se dévalorisant outre mesure.

    T'aimer signifie t'estimer tel que tu es devenu dans l’histoire de ta vie.

     

    Aie de la tendresse à ton égard.

    Se réconcilier avec soi signifie : faire la paix intérieure, être en harmonie avec celui que je suis devenu. Apaiser le conflit entre la diversité des aspirations et des désirs qui m'assaillent. Supprimer la division qui s'est fait jour entre mon image idéale et ma réalité. Apaiser l'âme révoltée qui se rebelle constamment contre celui que je suis réellement.

    Cela va jusqu'à embrasser ce qui me fait difficulté, oui, embrasser mes défauts et mes faiblesses, traiter avec tendresse ce qui justement est en contradiction avec mon image idéale.

     

    Au contact de son cœur

     

    Pour que je puisse aimer l'autre de tout mon cœur et pour être à cœur ouvert pour elle ou pour lui, encore faut-il que j'entre en contact avec mon propre cœur ; je dois commencer par me tourner vers tout ce qui, en moi, est pauvre et malheureux. Je pourrai alors cesser de condamner autrui, et je serai en mesure de l'accueillir en mon cœur avec ce qui subsiste en lui de malheureux, de tiraillé, d'inassouvi. Mon secours cessera de transmettre aux infortunés une mauvaise conscience. Au contraire, ils trouveront en mon cœur un espace et une patrie.

     

    Une présence bénéfique

     

    On ne peut effrayer un homme épanouie. Il est sûr de lui et rien ne peut le bouleverser. En conversant avec un tel homme, tu peux aussi te réjouir intérieurement. Car tu entrevois subitement ta propre vie et son environnement avec un autre regard. Cela te fait du bien de te trouver en compagnie d'un homme qui manifeste sa joie.

    Tu le sais, il peut être exaspérant de se trouver avec des gens qui voient tout à travers des lunettes fumées et qui sont rivés sur le côté négatif de toute situation. L'homme joyeux t'épanouit. D'un coup, tu te sens plus léger. Aussi, je te souhaite de rencontrer beaucoup d'anges de la sérénité.

     

    Le plaisir de vivre commence dès le matin

     

    L’Ange du plaisir de la vie agit dès le matin, en m'ouvrant les yeux au mystère de cette journée, aux petites joies qui se préparent, à l'air frais qui pénètre par la fenêtre ouverte, à mon corps sous la douche, au pain frais du petit déjeuner, à la rencontre des personnes, avec lesquelles j'aurai à faire aujourd'hui. L'ange du plaisir de vivre me prend par la main et me montre qu'en soi, la vie est belle. C'est beau d'être en bonne santé et de mouvoir son corps. Cela fait plaisir de respirer en toute liberté. Et c'est une joie que d'avoir une bonne perception des surprises quotidiennes.

     

    Respecte ton ange - et crois en lui

     

    Les anges sont des messagers de Dieu. Ils  annoncent la parole divine aux hommes. Il leur indique sa présence salutaire et salvatrice. Ils interviennent dans leur vie, les protègent des dangers, les accompagnent sur leurs chemins et ils leur parlent dans les rêves. Les anges sont les ambassadeurs d'une autre réalité, encore plus profonde. Ils sont les symboles d'une paix et d'une patrie, de l'aisance et de la joie, de la vitalité et de l'amour. Ils relient le ciel à la terre. Ils nous ouvrent le ciel, en donnant à notre vie un éclat céleste.

     

    Ce qui est important, c'est l'instant présent

     

    C’est une grande grâce que de pouvoir s'accepter. Mais la grâce de toutes les grâces réside dans la possibilité de s'oublier. Je connais des personnes toujours en train de se préoccuper d'elles-mêmes. En congé, elles ne sont pas capables de se mettre à admirer la beauté de la nature, car elles se demandent si elles ont choisi la bonne formule de congé et si le temps ne serait pas meilleur là où elles auraient voulu se rendre. Dans la rencontre d'un être humain, elles se demandent ce qu'il pense d'elles. Elles sont dans l'incapacité d'être vraiment tout à lui. Dans la prière, elles se demandent ce que cela leur apporte. Bref, en tout ce qu'elles font, leur ego fait obstacle.

    S'oublier est l'art de s'adonner totalement à ce que l'on est en train de vivre. C'est seulement si je m'oublie que je puis faire véritablement acte de présence. C'est à la condition de cesser de penser à moi et à l’impression que je fais de l’extérieur que je puis être totalement présent à une rencontre, à un entretien, pour jouir de ce qui se vit entre nous.

     

    Ne rien juger

     

    Quand je perçois la réalité des choses sans les juger, je peux les laisser sans me croire obligé de les changer. Et si je peux les laisser en l'état, elles se changent d'elles-mêmes. S'il m'est possible de laisser mon inattention, sans la combattre, elle se changera en attention, sans que je sois contraint de recourir à une multitude de méthodes et de techniques. Je me contente de prendre acte de mon inquiétude en toute sérénité. Je le ressens : à bien des égards, un mouvement s’opère en moi. Mais, au niveau de ce que moi, je ressens, je cesse d’être dans l’inquiétude.

     

    Se comprendre

     

    Se comprendre signifie : ne pas utiliser l’autre à ses propres fins, créer une bonne relation et l’entretenir réciproquement. Cela réussit seulement quand chacun des deux est fiable. Je peux bien m’entendre avec mon ami que si je me comprends bien moi-même et si j’ai acquis une connaissance suffisante de moi.

     

    Suis ton chemin

     

    Le chemin le  plus large est celui que tous suivent. Toi, tu dois trouver ton

    chemin tout à fait personnel. Il ne te suffit pas de te régler sur les autres. Tu dois prêter l’oreille avec attention, pour connaître quel est ton chemin.

    Alors tu dois te décider avec courage d’aller ton chemin, même si tu t’y sens bien isolé. Seul ton chemin absolument personnel te fera grandir et te conduira à la vie véritable.

     

    Artisan de mon bonheur

     

    « Chacun est l’artisan de son propre bonheur », selon le proverbe. Mais il existe aussi un art de se rendre malheureux. Le psychologue Paul Watzlawick a décrit cet art dans un de ses livres célèbres. Certains hommes le pratiquent à la perfection. : tout voir de façon négative ou ne pas cesser déjouer dans un groupe le rôle de l’oiseau de malheur ou du bouc émissaire.

    On ne fabrique pas son bonheur. Toutefois, nous en sommes, dans une certaine mesure, responsables. Il dépend de nous d'assumer ou non notre vie. Le bonheur vient à nous, quand nous nous acceptons sans condition, comme nous sommes et avec notre destin. Le bonheur vient d'un mot qui signifie destinée. Qu'elle soit bonne ou non, dépend de notre oui consenti ou refusé à notre vie.

     

    Enfants soleil

     

    Quand un homme enjoué  vient à nous, nous disons : « Voilà le soleil qui se lève ! » Il y a des enfants soleil qui, partout, répandent la gaieté et la vitalité. Je te souhaite d'être pour les autres un soleil.

    Peut-être as-tu déjà remarqué que l'on dit de toi : « Aujourd'hui, tu rayonnes comme le soleil. » Quant tu pénètres quelque part, le lieu en devient plus lumineux et plus chaleureux. Le soleil est parmi nous avec sa gaieté et son énergie rayonnante. Alors, nous allons mieux.

     

    Ombres et lumière

     

    « Quoi qu’il nous arrive, il dépend de nous d'y voir le bonheur ou le malheur. » Cette affirmation, pleine de sagesse, est due à Anthony de Mello. Il a raison  le bonheur est un état intérieur qui dépend de la façon dont on le répand autour de soi. Par ailleurs, ce que nous vivons dépend aussi de la lecture que nous faisons des événements. Bien sûr, il existe des expériences qui ébranlent l'état de paix intérieure, quand, par exemple, disparaît un être qui nous était cher. Je ne peux interpréter autrement la mort d'un ami que j'ai aimé et y voir du bonheur. Mais, en définitive, c est de moi que dépend la manière dont je me comporterai face à cette mort. Je peux y voir un défi à relever, m'invitant à grandir et à découvrir mes sources les plus personnelles. Et il m'est possible de trouver en moi, à travers le deuil et la douleur de l'adieu, quelque chose de nouveau, afin de parvenir à un état que je puis décrire sous une forme de bonheur.

    Quand je suis parvenu, après le long processus du travail de deuil, à une évaluation de cette mort, je puis vérifier la vérité de ce que dit La Rochefoucauld : « Notre bonheur n'est pas dans les objets, mais dans l'appréciation qu'on en fait. » J'éviterai d'appliquer cette affirmation comme procédé systématique pour estimer que tout ce qui m'arrive est positif. Cette « force de la pensée positive » peut devenir tyrannique et contraignante. Ombre et lumière, joie et douleur font partie de la vie. C'est seulement quand j'assume ces oppositions et que je m'en fais une raison, que je puis arriver à une appréciation de mon existence, qui ne suffit pas encore à me rendre heureux, mais qui crée un préalable au bonheur futur.

     

     

    Découvrir la Perle

     

    En examinant nos blessures, nous pouvons mieux nous comprendre. Il ne faut pas que nous nous condamnations nous-mêmes parce que nous sommes tellement sensibles, aussi prompts à nous vexer, aussi anxieux vis-à-vis de l'autorité. Seule la compréhension nous libère de notre condamnation.

    Mais il ne faut pas en rester là. Cela dépend si, dans mes blessures, je découvre mes dispositions, c'est-à-dire la perle qui donne du prix à ma vie. C'est dans la blessure que se trouve ma chance. Si, par exemple, j'ai reçu trop peu de tendresse, je serai sensible à l'égard de tous ceux qui souffrent d'un déficit d'amour. Et puisque mon besoin d'amour et de présence n'a pas été satisfait, je me mets en route pour entreprendre un chemin spirituel. Je ne vais pas me contenter de m'adapter. Je demeure vigilant dans mon désir de Dieu. C'est dans mes meurtrissures que je découvre justement mon empreinte vitale. Mes blessures se changent en chance, pour connaître mon charisme propre et pour le vivre. De cette manière, ma blessure se transforme en source de bénédiction pour moi et les autres.

     

    Nouvelle naissance

     

    Nous devons, durant notre existence, sans cesse  renaître, si nous voulons rester vivants. Une crise qui provoque la destruction totale de tout ce que nous avions construit jusque là, c'est peut être une chance de régénération. Le feu dans lequel nous sommes tombés, c'est peut être un symbole de la nouveauté qui va s'opérer en nous.

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