•  « Il ne faut pas croire que la paresse est inféconde. On y vit intensément, comme une lièvre qui écoute. On n’y nage comme dans l’eau, mais on y sent le frôlement des herbes du remords.

    Il y a dans la paresse un état d’inquiétude qui n’est pas vulgaire, et auquel l’esprit doit peut-être ses plus fines trouvailles. »

    (Jules Renard)

     yes

    « Je me tourne devant le torrent,

    Reflet dans le courant bleu-vert

    Ou face au bord des pics,

    Assis sur un rocher stable

    Le cœur ressemble au nuage isolé,

    Nulle part soutenu

    Les si lointaines affaires du monde,

    Pourquoi les rechercher ?

    (Han shan)

     yes 

    L'Auberge des bambous

     

    Seul, assis à l’écart

    Dans le bosquet de bambous

    Jouant la cithare qui répond

    A mes longs fredonnements

    Dans la foret  profonde,  nul, ne me connaît

    Le clair de lune vient m’éclairer.

     

    (Wang Wei)

    Paroles de paresse 3


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  • « Durant plus d'un jour de paresse j'ai pleuré sur le temps perdu. Pourtant il n'est jamais perdu, mon Seigneur ! Tu as pris dans tes mains chaque petit moment de ma vie.               

    Caché au cœur des choses, tu nourris jusqu'à la germination la semence, jusqu'à l'épanouissement le bouton, et la fleur mûrissante jusqu'à l'abondance du fruit. J'étais là, sommeillant sur mon lit de paresse et je m'imaginais que tout ouvrage avait cessé. Je m'éveillai dans le matin et trouvai mon jardin plein de merveilles et de fleurs. »

     

    (Tagore)


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  • PAROLES DE PARESSE 

    Recueillies par Michel Piquemal 

     

    « M’étendant de tout mon long dans le bateau les yeux fermés vers le ciel, je me laissais aller et dériver lentement au gré de l’eau, quelque fois pendant plusieurs heures, plongé dans milles rêveries confuses mais délicieuses, et qui sans avoir aucun objet bien déterminé ni constant ne laissaient pas d’être à mon gré cent fois préférables à tout ce que j’avais trouvé de plus doux dans ce qu’on appelle les plaisirs de la vie. » 

     (Jean Jacques Rousseau) 

    smile

    « En juillet, je ferme l’atelier et nous partons à la cabane. C'est un coin d'herbe et d'eau, à deux pas. Ma famille s'y plaît. 

    Le matin nous dormons. 

    L'après-midi, j'avance mon bateau dans une tache d'ombre et je pêche. Les heures m'échappent. 

    Le soir, nous dînons sous les frênes. Nos voisins les taureaux nous connaissent. Ils appuient leur cou sur les barbelés et ils nous écoutent. Nous disons des choses sans portée. 

    A la fin du séjour, nous ne disons plus rien. Connue eux, nous écoutons. » 

    (Georges-L. Godeau

    (Rocher du Diamant, Martinique)


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