• Les poètes sont en marche

    Les poètes sont en marche

     

    Les poètes sont en marche dans les rues de vos songes.

    Ils n’ont rien perdu des ruelles hantées

    Que l’on parcourt à deux le cœur plein d’épouvante.

    Ils se tiennent debout sur la grand ‘place bleue du silence endormi.

    S’il neige sur les paroles

    C’est qu’un dieu a promis que dans la pâle nuit

    Le verbe dont ils vivent enfin serait nourri.

    Les poètes sont en marche dans les rues de vos songes.

    Amis n’oubliez pas leurs traces l’empreinte de leurs

    Poèmes dans la noirceur gelée.

    Il se peut qu’ils vous tiennent chaud dans la pensée.

    Il se peut qu’ils vous sculptent un visage et des mains

    Pour l’offrande et l’accueil.

    Il se peut qu’ils enferment vos alarmes furieuses dans

    L’amphore du vent.

    Amis ! Les poètes sont en marche dans les rues de vos songes.

    Ils arpentent l’oubli réfractaire du temps.

    Ils secouent les phalanges de l’orgueil provisoire !

    Ils sont âpres et vifs fougueux incomparables !

    Ouvrez-leur dans le soir votre étroite fenêtre

    Leurs mots de biais y passeront !

    Leurs mots poudrés de fine neige

    Leurs mots hosties de l’avènement !

     

    Béatrice  Libert


  • Commentaires

    1
    Mercredi 22 Juin 2016 à 11:59

    Je crains que dans ce monde, les poètes soient les seuls à élever la voix contre les injustices.  Et leurs vers resteront dans les mémoires.

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    2
    Mercredi 22 Juin 2016 à 12:00

    Du coup je viens de penser à cette chanson de Trenet :

    Longtemps, longtemps, longtemps
    Après que les poètes ont disparu
    Leurs chansons courent encore dans les rues
    La foule les chante un peu distraite
    En ignorant le nom de l'auteur
    Sans savoir pour qui battait leur coeur
    Parfois on change un mot, une phrase
    Et quand on est à court d'idées
    On fait la la la la la la
    La la la la la la

    Longtemps, longtemps, longtemps
    Après que les poètes ont disparu
    Leurs chansons courent encore dans les rues
    Un jour, peut-être, bien après moi
    Un jour on chantera
    Cet air pour bercer un chagrin

     


    Ou quelque heureux destin
    Fera-t-il vivre un vieux mendiant
    Ou dormir un enfant
    Ou, quelque part au bord de l'eau
    Au printemps tournera-t-il sur un phono

    Longtemps, longtemps, longtemps
    Après que les poètes ont disparu
    Leur âme légère court encore dans les rues

    Leur âme légère, c'est leurs chansons
    Qui rendent gais, qui rendent tristes
    Filles et garçons
    Bourgeois, artistes
    Ou vagabonds.

      • Mercredi 22 Juin 2016 à 12:52

        Une belle chanson qui va bien avec le poème. Merci Pestoune

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