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Par renal le 17 Février 2011 à 08:36
Moi le Berger
Moi le berger des hommes aux ailes ouvertes
moi le berger des hommes au cœur fermé
moi le berger du fond des vallées tièdes
je roule aux plumes de l'oubli
les férocités de la solitude
les ciels impénétrables
les impossibles retours sur soi-même
moi le berger de bonne confiance
j'émousse l'épine de la découverte
je lisse les ronces des poursuites
moi je jette l'eau froide
sur le sang inquiétant de l'enfance
moi je parle d'homme à homme aux archanges
moi je fais jaillir les sources de la soif
je fais cuire le pain blanc de la faim
je casse les dents aux chiens de la peur
j'endors les maladies dans la fraîcheur végétale
je jette la mémoire aux morts
moi
je fonds sous le regard simple d'une femme
moi
je suis un homme de bonne race.
(Gaston Massat)
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Par renal le 16 Février 2011 à 09:06
Morte Saison
J'entends la pluie, les vents, jouer aux osselets
Mes coteaux de beau temps ont la robe des biches
Une feuille est collée sur la joue de l'été
Des feux d'herbe, la nuit, fument sur les villages.
C'est ton nom qui se perd aux grandes eaux du vent.
Ton nom qui parle haut quand minuit nous délivre,
C'est ton front qui se prend aux vitres de goudron
La flamme d'un flambeau peut effacer tes lèvres.
La pluie sourde nourrit les plis chauds de ta bouche
Des ailes de bois mort bougent dans la nuit louche.
(Luc Bérimont)
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Par renal le 15 Février 2011 à 10:10
Les Florets
La campagne porte le ciel à bout de bras
Ecartant cailloux et chardons, le chemin se hisse jusqu'à la forteresse des corneilles.
Là-haut, dans le frissonnement des fleurs, les couleurs jaillissent, le Grand Midi, depuis toujours, espère son passé. Au loin, les villes n'arrivent pas aux chevilles de la réalité. La crête est tatouée de signes. L'affectueuse chimie s'affaire au milieu d'une choralie d'insectes.
L'architecture sort du rêve et s'amoncelle sous les pas. La légende suit l'ombre dans les plis de l'anticlinal. Le village articule son chant de pierre entre les mélèzes ; l'écluse tourne le manche de la vielle.
Minuscule sur le sentier, le paysan marche courbé sous le poids de la terre.
(Gil Jouanard)
(Lame de Facibelle)
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Par renal le 10 Février 2011 à 12:20
Les tatouages du vent sur le roc, les fausses accalmies entre deux salves de Forage et l'attente cousue dans l’ombre des visages comme une huile douce dans la lampe. Nous cherchons le chemin du calme au noyau des fruits verts. Notre lucidité errante nous guide vers les mots de pierre. Messager de la confiance, un cheval recueille dans sa crinière des odeurs de forêts, des clameurs de ruisseaux, qu'il répand longtemps après dans les étables chaudes.
(Yvonne Caroutch)
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Par renal le 9 Février 2011 à 09:08
Pluie
La pluie gifle un carré de bouleaux frissonnants
Sur un coteau jauni balayé par le vent.
L'automne est une demeure d'or et de pluie,
Dans ses étages transparents des corbeaux crient.
Déjà derrière les troncs gorgés d'eau, la neige
Emplit l’air d'une odeur légère de feux d'herbe.
Des vallons montent des fumées dans la pluie.
Un homme marche dans la lumière assourdie,
Voyant baisser les feux, les lueurs dans l'automne
L'air ne portera bientôt plus ce vent jaune
Ni ces derniers oiseaux, ni ces feuilles qui brillent.
Il pleut. La pluie efface ses paroles
Comme les lueurs basses de la terre.
Quel passage trouvera-t-il, cet inquiet,
Quand l’or couvre sa lampe dans l'ombre froide ?
(Jacques Chessew)
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Par renal le 8 Février 2011 à 08:43
La montagne
Ancienne dans les plis des astres, condamnée
au silence, j'attends, j'écoute, et vient la pluie.
La bouche de la pluie m'embrasse pour celui
qui me polit et m'adoucit sur chaque face de ses mains.
Quelles montagnes et quels feux ? Je suis née de millions
d'années
travaillée par le seul Soleil, par les orages et leurs clans et dressée là par l'homme. Y suis-je un rêve ? Mais j'existe au bout du monde, ici, où passent les saisons qui vont et se refont. Sous ses ailes sauvages l'hirondelle de mer me connaît et le ciel sur mes brisants laisse une écume de nuages qu'un jour mal équarri déchire en se levant.
(Pierre Seghers)
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Par renal le 7 Février 2011 à 08:35
Quand la nuit …
Quand la nuit est brillamment éparpillée
Lorsque la pensée est intouchable
Je dis fleur de montagne pour dire
Solitude
Je dis liberté pour dire désespoir
Et je vais bûcheron de mes pas
Égarer les mensonges
Dans une forêt de bois
Pleine de justice et de romances
(Georges Schehadé)
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Par renal le 6 Février 2011 à 09:55
La flamme
Je ferai mon nid dans la Solitude
De la haute montagne.
Dans le creux d'un rocher
Je veillerai.
Le feu de mon cœur
S'élèvera vers le ciel
Ni le vent, ni la tempête
N'en feront vaciller la flamme.
Ne dites point, mes amis
Que je me détourne de vous,
Ni que vos angoisses
Me sont étrangères.
Si vous levez la tête,
Vous verrez une lumière
Briller sur les cimes
Vous comprendrez
Qu'elle brûle pour vous.
Vous saurez
Que je suis là
Retenu
Par mon amour.
(M.M.Davy)
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