• L’orage

    L’orage

     

    Chaque arbre est immobile, attentif à tout bruit.

    Même le peuplier tremblant retient son souffle ;

    L’air pèse sur le dos des collines, il luit

    Comme un métal incandescent et l’heure essouffle.

     

    Les moineaux buissonniers se sont tous dispersés

    Avec le vol aigu et les cris d’hirondelles,

    Et des mouettes vont, traînant leurs larges ailes,

    Dans l’air lourd à gravir et lourd à traverser.

     

    L’éclair qui brille au loin semble une brusque entaille

    Et, tandis que hennit un cheval de labour,

    Les nuages  vaillants qui vont à la bataille

    Escaladent l’azur âpre comme une tour.

     

    Mais soudain, l’arc-en-ciel luit comme une victoire !

    Chaque arbre est un archer qui lance des oiseaux,

    Et les nuages noirs qu’un soleil jeune moire,

    Enivrés, sont partis pour des combats nouveaux.

     

    Jules Supervielle

     

    L’orage


  • Commentaires

    1
    Lundi 11 Avril 2016 à 19:43

    Effectivement, vu comme ça, l'orage est une pure poésie. N'empêche que j'en ai la trouille smile  Bonne soirée Renal

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