• DIS- LEUR

    DIS- LEUR 

    Un oiseau passe
    éclair de plumes
    dans le courrier du crépuscule
    VA
    VOLE
    ET DIS-LEUR
    Dis-leur que tu viens d'un pays
    formé dans une poignée de main
    un pays simple comme bonjour
    où les nuits chantent
    pour conjurer la peur des lendemains
    dis-leur
    que nous sommes une bouchée
    répartie sur sept îles

    comme les sept couleurs de la semaine
    mais que jamais ne vient
    le dimanche de nous-mêmes
    VA
    VOLE
    ET DIS-LEUR
    Dis-leur que les marées
    ouvrent la serrure de nos mémoires
    que parfois le passé souffle
    pour attiser nos flammes
    car un peuple qui oublie
    ne connaît plus la couleur des jours
    il va comme un aveugle dans la nuit du présent
    dis-leur que nous passons d'île en île
    sur le pont du soleil
    mais qu'il n'y aura jamais assez de lumière
    pour éclairer
    nos morts
    dis-leur que nos mots vont de créole en créole
    sur les épaules de la mer
    mais qu'il n'y aura jamais assez de sel
    pour brûler notre langue
    VA
    VOLE

    ET DIS-LEUR
    Dis-leur qu'à force d'aimer les hommes
    nous avons appris à aimer l'arc-en-ciel
    et surtout dis-leur
    qu'il nous suffit d'avoir un pays à aimer
    qu'il nous suffit d'avoir des contes à raconter
    pour ne pas avoir peur de la nuit
    qu'il nous suffit d'avoir un chant d'oiseau
    pour ouvrir nos ailes d'hommes libres
    VA
    VOLE
    ET DIS-LEUR...
     

    Ernest Pépin 

    Trouvé sur le site : http://www.lehman.cuny.edu/ile.en.ile/paroles/pepin_dis-leur.html

    (Venant moi-même d’une Île ce poème me tient à cœur) 

     


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :