• Pas sot à ce point

     

    Nasreddine Hodja se rendit au moulin pour faire moudre son blé. Mais son sac n’était qu’à moitié plein. Pendant que le meunier avait le dos tourné, il prit du grain dans les sacs des autres et remplit le sien.

    • Pourquoi  te comportes-tu ainsi ? lui demanda le meunier qui venait de le surprendre.
    • Parce que je suis sot.
    • Si tu étais sot, tu ferais le l’inverse. Tu retirerais le blé de ton sac pour le mettre dans le sac des autres.
    • En disant que j’étais sot, je n’ai pas prétendu l’être à ce point.

    Le meunier sourit et Nasreddine Hodja s’en fut.

     

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    (Corse Porto)


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    Le souffle du vent

     

    Nasreddine Hodja n’avait plus rien à manger. En passant près d’un champ, il vit de belles aubergines, à la peau noire et luisante, qui mûrissaient au soleil. Il n’hésita pas. Il pénétra dans le champ et en ramassa quelques unes qu’il mit dans son sac. Survint le propriétaire.

    • Voyou, lui dit-il, tu es en train de voler mes légumes ?
    • Pas du tout ! je passais près de ton champ quand le vent s’est

    levé et m’a poussé à l’intérieur.

    • Soit mais qui a arraché mes aubergines ?
    • Le vent soufflait si fort que j’ai été contraint de m’accrocher

    où je pouvais.

    • Et qui les a mises dans ton sac ?
    • J’étais justement en train de me poser la question quand tu es arrivé.
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  • Question d’équilibre

     

    Nasreddine ! Je suis surpris de voir chaque jour les gens courir de tous côtés.

    Il faut s’en réjouir, mon ami, car si tous allaient du même côté, la terre perdrait l’équilibre.

     
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    Le plus important

    Quelqu’un demanda un jour à Nasreddine Hodja ;

    • Qui est le plus important des deux, le paysan ou le roi ?
    • Le paysan répondit-il
    • Tout le monde pense le contraire !
    • Peut être, mais si le paysan ne cultivait pas le roi mourrait de faim.

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    Contes des sages Djeha et Nasreddine (Se lever tôt)

    Les contes de Djeha et Nasreddine Hodja s’enrichirent au contact d’autres cultures. Progressivement assimilés, ils deviennent ceux de Ciuga, Grossu Minutu. Ils ont si nombreux que seul un choix effectué parmi les premiers a pu trouver place dans cet ouvrage. Pleins d’ironie, ces contes de sagesse arabo-turco-persans nous convient à un plaisant voyage dans un Islam à liberté frondeuse.

     

    Se lever tôt

    Djeha faisait souvent la grasse matinée.

    - Tu devrais te lever plus tôt, lui conseilla son oncle.

    - Pourquoi?

    - Parce que cela porte chance. Un jour où je m'étais levé à l'aube, j'ai trouvé sur le chemin une bourse remplie d'or que quelqu’un venait de perdre.

    - Comment sais-tu quelle n'avait pas été perdue la veille au soir?

    - J'en suis sûr, car j'étais passé par là un peu avant minuit. C’était la pleine lune, je l’aurais vue.

    - Alors celui qui avait perdu sa bourse ne s’était levé encore plus tôt que toi. -Oui.

    - Se lever tôt ne porte donc pas chance à tout le monde, conclut Djena.

     

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  • Un jour heureux

     

    Le roi se comportait en despote et n’était guère apprécier de personne. Un jour, il demanda à Nasreddine Hodja :

    • Saurais –tu me dire quel est le jour préféré de mes sujets ?
    • Pour l’instant, il n’y en a aucun. Mais dans l’avenir, ce sera celui où votre  Majesté aura le bonheur au paradis.

     

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  • Un tir remarquable

    Le gouverneur de la région chassait. Nasreddine Hodja faisait partie des invités. Il était las, car aucun gibier ne s'était montré depuis plusieurs heures. Soudain, il aperçut une gazelle. Il prit une flèche dans son carquois et banda son arc. Mais quelqu’un l’empêcha de tirer, en lui expliquant discrètement qu’il fallait laisser la priorité au gouverneur. Celui-ci tira et manqua l’animal. Tout le monde s'abstint de faire le moindre commentaire, sauf Nasreddine.

    — Bravo ! S exclama-t-il.

    — Serais-tu en train de te moquer de moi ? demanda le gouverneur agacé.

    — Pas du tout, Excellence ! C’est la gazelle que je félicitais pour  être  parvenue  à échapper à un tir aussi remarquable !

     

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