• Maitrise de l’être (3)

     

    « Extirpe de ton existence tout ce qui présente un caractère toxique : pollution relationnelle, drogue de l'activisme, poison de l'individualisme forcené. Regagne ta bienheureuse simplicité et tu renoueras avec ta ferveur originelle. »

     

    « Oublie les erreurs, les faiblesses et les manquements d'aujourd’hui. Tires-en leçon, mais ne te morfonds pas. Interroge-toi : demain, que dois-je faire pour être un "bon vivant", pleinement ajusté à la vie et à moi-même, goûtant ce qui fait la beauté de la création et la beauté de ma destinée ?

     

    « Le monde moderne n'a pas le temps d'espérer, ni d'aimer, ni de rêver » (Georges Bernanos) Prends tous les jours un peu de temps pour exprimer ces élans de pure gratuité : Espérer. Aimer. Rêver. »

     

    « Lorsque tu hésites, lorsque tu es tenté de remettre à plus tard,

    répète-toi cette phrase : « La vie est trop courte pour la vivre à moitié. »

    « Fais en sorte que la somme des « petits riens » finisse par constituer le « grand tout » de ta vie. »

     

    « Fais cadeau de ton sourire au lieu de le mettre dans le coffre-fort de ton quant-à-soi. Le sourire a besoin de s’épanouir à l’air libre jusqu’à emplir le regard des autres. Il se flétrit si on ne l’offre pas le plus souvent possible comme un bouquet frais et parfumé. »

     

    « Défie-toi de l’impatience et de la précipitation. Elles gâchent beaucoup de choses. Les lois de la vie sont des lois de lenteur, de rythmes et de continuité. Chaque chose advient en son temps. Et ce qui n’arrive pas, peut être était-ce pour ton bien. »

     

    (François Garagnon, extrait du livre, Jade et les clins-Dieu de M. Saint Esprit.)

     

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  • Maitrise de l’être (2)

     

    « On devient ce que l’on contemple. Contemple la beauté et détourne-toi de tout ce qui la bafoue, la travestit ou la contrarie. »

     

    « Ne te laisse pas entraîner loin de toi-même. Ne t’éloigne pas de ton centre.

     

     « Cherche à avoir un regard fertile afin de donner vie aux événements.

    « Mets de la bienveillance, de la bonté ou de l'amour dans le regard que tu portes sur les autres.

    Mets de la perspicacité dans le regard que tu portes sur les événements.

    Mets de la tendresse dans le regard que tu portes sur le passé.

    Mets du désir et de l'espérance dans le regard que tu portes sur l'avenir.

    Mets de la joie et de la reconnaissance dans le regard que tu portes sur l'instant présent. » (François Garagnon, Jade et les sacrés mystères de la vie.)

     

    « Trouve le moyen de vivre un instant heureux au moins une fois par jour. Aussi infime soit-il. Un simple sourire d'un(e) inconnu(e), un instant de partage même fugitif, peuvent suffire. Les petites bienveillances cueillies au fil des jours sont comme des fleurs qui s'ouvrent dans le cœur de celui qui les reçoit. »

     

    « Comment jouer la petite musique de la joie ?

    En jouant sur les notes suivantes : positiver, dédramatiser, prendre du bon côté, garder l'espoir, rester stoïque, s'attarder la face ensoleillée des êtres et des événements, poétiser aussi

    Ne pas laisser prise à la complication, qui éveille tout ce qui est trouble, obscur ou embrouillé. C'est quand nous compliquons les choses que nous désertons la joie. »

    Dans le grand livre de ta vie, ouvre un chapitre intitulé : » Petits événements de rien du tout qui changent la vie du tout au tout ».

    Fais collection de silences d'or. Ces instants précieux et chatoyants qui dansent comme des poussières de soleil et dont aucune parole ne saurait atteindre l'absolue plénitude.

     

    « Dis-toi que tout à un sens. Y compris ce que tu ne comprends pas sur le moment. Tout ce qui est caché est appelé à être révélé un jour. »

     

    « Accorde une importance suprême à ta vie intérieure. Ne laisse pas ton jardin secret à l’abandon. »

     

    « Ce que tu penses, ce que tu crois, ce dont tu as envie, ce qui t’attire, passe-le au tamis de ta vérité intérieure : Est-ce vraiment ma volonté, mon souhait, mon désir ? Une nécessité intérieure ?

    Est-ce une sollicitation née de l’influence extérieure, du milieu social ou affectif dans lequel j’évolue, les tendances de la société contemporaine ?

    Interroge-toi particulièrement à l’heure des grand choix ou des décisions engageantes. »

     

    (François Garagnon, extrait du livre, Jade et les clins-Dieu de M. Saint Esprit.)

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  • Le rêve

     

    « Le rêve est ce par quoi le monde est beau. Le rêve est ce par quoi les êtres rejoignent la part la plus pure d’eux-mêmes. On pourrait dire que le rêve est le propre de l’homme. Sans rêve, pas de désir, pas d’espérance, pas de projet, pas d’enthousiasme. Le rêve a un pouvoir transfigurateur ; il nous permet de nous projeter vers une réalité que nous ne connaissons pas encore mais pour laquelle nous sommes capables de mobiliser toute notre énergie. Au fond, le rêve est assez semblable à l’enthousiasme : on ne sait pas d’où il vient et cependant il nous mobilise, nous habite, et peut même séjourner longtemps en notre fort intérieur.

     

    « Si le monde était parfait, nous n’aurions pas besoin de le rêver. De même, si nous n’étions pas en quête d’un idéal, le rêve n’aurait aucune raison d’être. Les rêves nous montrent la direction et le sens, sans forcément que nous en ayons une claire conscience sur le moment. Le cœur trouve souvent ce que l’intelligence met du temps à comprendre.

     

    « Le rêve a une force inspiratrice avec laquelle aucun exercice de la volonté ne saurait rivaliser. Le rêve donne des ailes, alors que la volonté va à pied. On dit qu'il faut vivre avec la réalité. Ce point de vue, qui est le principe du réaliste, est à la fois vrai et ambigu. Vrai parce qu'un idéal qui ne s'incarne pas dans une réalité risque bien de finir en utopie, autant dire en rêve inachevé. Ambigu parce qu'il tend à considérer comme perdue toute énergie qui n'est pas de l'ordre de la volonté. Or, le réel, c'est bien entendu ce que vous faites, mais aussi et peut-être avant tout ce dont vous rêvez, ce que vous espérez, ce à quoi vous croyez. C'est bien cette foi, ce rêve et cette espérance qui vous font vous lever le matin, qui vous attirent et vous guident, qui vous permettent de magnifier votre condition et vous font vous sentir pleinement vivant. La vraie vie naît davantage du rêve des hommes que de leur volonté active. Ne traversez pas la vie sans vous laisser traverser par un idéal ! Le rêve peut devenir une force prodigieuse s'il parvient à se frayer un chemin dans la vie réelle. Mettez en œuvre votre rêve et faites-le grandir au point d'en faire une impérieuse nécessité intérieure. Alors vous serez en mesure de vivre votre rêve, au lieu de vous résigner à rêver votre vie. »

     

    « Ne cesse jamais de rêver !

     

    N'aie pas la sottise de croire que la réalité est l'ennemie du rêve : le rêve et la réalité sont faits pour vivre ensemble, pour se stimuler l'un l'autre, pour exauce les vœux et pour rendre heureux. Contrairement à ce qu'imaginent la plupart des hommes, le rêve ne s'oppose pas à la réalité. Il l'embellit, il lui donne de la valeur, de la saveur et du fruit. Même si ta réalité n'est pas à la hauteur de ton rêve, c'est ton rêve qui en aura révélé la part la plus délicate et la plus précieuse. Ton rêve d'aujourd'hui, c'est ta plus belle réalité de demain. Du moins, si tu continues d'y croire, sans jamais te résigner. La seule limite de tes réalisations de demain, c'est ce que tu t'interdis de rêver aujourd'hui ! »

     

    « Rêve '. Mais fais en sorte que ton rêve soit actif et corresponde à un idéal. Méfie-toi des formes dégradées du rêve : trop flou, c'est la rêverie (qui est platonique) ; trop bas, c'est la rêvasserie (qui est stérile) ; trop haut, c'est l'utopie (qui est l'impossible rêve). Vois-tu, la rêvasserie, ça consiste à tuer le temps. Mais le rêve, s'il est incarné, s'il est fécond, cela permet au contraire de rendre le temps extraordinairement vivant. »

     

    « Rêver est un acte de foi. C’est croire possible quelque chose qui n’est pas encore réalisé. C’est croire sans preuve, sans garantie de résultat. C’est oser imaginer que le rêve d’un seul homme peut changer le monde. Non pas pour le plaisir de rêver, mais parce que c’est vrai. »

     

    « Rêver jusqu’à faire de cet élan un flot qui grossit, et qui renverse les digues du scepticisme, de la froide raison, des retenues et des égoïstes. Rêver follement, dans une surabondance d’amour. Ne vous contentez pas de faire de votre vie un petit filet d’eau : devenez cascade ! Rêver, à en avoir des insomnies de joie ! »

     

    « L’enthousiasme est une énergie 100 % recyclable, perpétuellement renouvelable.

     

    N’oublie pas que chaque jour qui vient, tu as la possibilité de réaliser ce qui, hier, n’était encore qu’un rêve. Illumine ton regard de tout ce feu qui est en toi. Et tu finiras par vivre ton rêve au lieu de passer ton temps à rêver ta vie ! »

     

    Extrait du livre de « Jade est mes clins-Dieu de M. Saint Esprit »

     

    De François Garagnon

     

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  • Maitrise de l’être (1)

    « La manière la plus réaliste de changer le monde, c’est de commencer par changer notre attitude à l’égard de notre « petit monde ». En étant davantage présent et attentif auprès de ceux qui nous entourent. Comme le rappelait Mère Theresa : « insistons sur le développement de l’amour, la gentillesse, la compréhension, la paix. Le reste nous sera offert. »

     

    « Plutôt que de vouloir toujours changer l’ordre des choses et les êtres, entraine-toi à changer le regard que tu portes sur eux. Même si c’est plus difficile que de vouloir refaire le monde ! »

    « N’oublie jamais que l’important ne tient pas à la beauté de la maison, mais à la beauté des relations qui s’y nouent, de l’accueil qui s’exprime, de la joie qui l’habite. Si une maison a « une âme », c’est bien par l’esprit qui se vit dans ses murs. Aussi attache-toi davantage à la maisonnée qu’à la maison, en te souvenant de cet adage populaire : « Mieux vaut chaumière où l’on rit que château où l’on pleure. »

    « Aspire à la paix et tu inspireras la paix ! La paix pour s’établir durablement doit être un état d’esprit et mieux encore une imprégnation. Si au cœur des relations humaines, tu parviens à transformer les rapports de force en désirs d’alliance, les confrontations en coopérations, les dynamiques individuelles en contributions collectives, alors non seulement tu renoueras avec l’art de vivre par excellence, mais tu savoureras bientôt les fruits de la paix. Cherche la paix comme un air pur que l’on inspire à plein poumons après avoir été enfermé dans une atmosphère irrespirable. »

     

    « Ne juge pas trop vite

    Sois à la fois exigeant et plein d’amour

    Fais le bien et passe ton chemin. »

     

    (François Garagnon, extrait du livre, Jade et les clins-Dieu de M. Saint Esprit.)

     

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    (Sentier menant à l'étang de Mauldre)


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  • « Avec grand amour toute chose est possible, car l'amour va bien au-delà de ce qui se peut et de ce qui ne se peut pas. Croire et aimer sont indissociablement liés. On ne peut aimer quelqu'un sans croire en lui. Dans "croire", il y a déjà une dimension divine, une part d'invisible, un lien à la fois naturel et surnaturel. Croire en Dieu, c'est l'aimer assez pour savoir que si une part de nous-même est amenée à mourir, une autre part est appelée à s'éterniser. Dieu merci. Merci. »

     

    Aimer vraiment, c'est savoir mêler la passion (quand tout va bien) et la compassion (quand tout va mal)

     

    Aimer vraiment, c'est aimer malgré tout (toutes les contrariétés, tous les changements d'humeurs, agacements ou éloignements, tous les motifs de discorde), "c'est aimer quoi qu'il arrive, quoi qu'il en soit.

     

     Aimer, c'est ne pas comparer. C'est considérer l'autre comme quelqu'un d'irremplaçable, de proprement  unique au monde.

     

    Aimer, c'est ne pas se lasser, c'est réinventer sans cesse la relation, parce qu'elle n'est pas figée, cette relation, elle est magnifiquement vivante ! Vertigineusement vivante ! Ici commence l'aventure de la vie. La vraie.

     

    La vie, nous devons la vivre, et nous devons aussi en porter témoignage. La vie se transmet, le goût de vivre aussi, et l'honneur de vivre tout autant

     

    Aimer, c'est savoir pardonner profondément quand on a été blessé. C'est ne jamais renoncer a faire triompher le lien qui unit, face aux assauts vindicatif du moi impérieux. Réajuster constamment la relation. Demeurer dans la persévérance d'amour c'est chercher toujours à se réconcilier avant le coucher du soleil, mette fin à votre emportement.  Tant il est vrai, que la seule manière de désamorcer un conflit, c’est de s'en remettre à l'Esprit afin d'opposer au manque d'amour un surcroît d'amour. En effet, seul l'amour est proprement désarmant.

     

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    « Les vérités ne se cachent pas. C’est notre étrange cécité qui nous empêche de les percevoir (…) Tout le mystère de la vie est dans tes yeux. Il suffit de les exercer à percer l’apparence des choses. Et dis-toi bien que lorsque l’univers te paraît s’assombrir, ce n’est pas parce que les portes se ferment devant toi, mais parce que ton regard se dérobe à la lumière. »

    (François Garagnon extrait de «  Jade et les clins-Dieu de M. Saint Esprit)

     

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    La visite

     

     La visite apaisante invente en toi des demeures où tu peux circuler en toute liberté. Ta pauvreté intérieure est la porte où la visite t'enrichit à même tes réserves. Ton contenu est infini quand la visite y loge. Elle te dépossède en te laissant être toi-même. Ta densité réside dans l'attente de cette visite, que ton être ne peut contenir

     

    totalement. Le vide t'enfonce dans l'abondance d'une espérance qui ne déçoit pas. Son poids t'installe dans l'attente et te transfigure par le simple souffle de sa présence. Tu es partout chez toi. Tu n'appartiens qu'à l'Autre. Toute la place est en sa possession. Tu te perds en lui, qui te devance sans cesse.

     

    Tu ne peux pas aimer vraiment sans l'Autre qui épouse ta fragilité. Il triomphe quand il aime à travers toi. Tu es alors visite pacifiant pour les autres. Le banquet de l'amour est offert à ceux qui accueillent la possible visite. Les portes de la liberté s'ouvrent sur l'Autre. En Lui, la victoire est la tienne.

     

    (Jacques Gauthier, « Les mots de l'Autre. »)

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  • La Beauté

     

    La beauté se délecte dans l'amour, dans le plus que nécessaire. La beauté est danse pour les jambes, chant pour la voix, feu pour le cœur, douceur pour le corps, source pour l'être.

     

    La beauté ne se refuse pas à celui qui l'aime. Son bonheur est de rendre heureux en reculant les limites de la liberté. Nul n'est indigne devant elle qui se donne en secret. Elle balbutie un nom en guise de réponse.

     

    Ton désir respecte la beauté quand tu la sais en toi. Elle n'est pas indifférente à ton visage intérieur. En la savourant, tu la connais, mais son nom demeure caché. Cette ignorance te la fait désirer davantage. Et tu te rassasies dans son repos.

     

    Triomphe de l'Autre qui se souvient de ta beauté pour toujours, comme il se souvient des œuvres de beauté de ses artistes. Admirable échange où l'Autre s'est manifesté dans un visage pour mieux se refléter dans tous les visages humains.

     

    (Jacques Gauthier, « Les mots de l'Autre. »)

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    Le cœur

     

    Le cœur, petit foyer qui réchauffe tout. Le feu est donné en ce point précis. Toutes les lignes de la vie se rencontrent à ce carrefour. L'Autre y déverse sa lumière comme dans un entonnoir. Tu es une éponge qui absorbe tout. Le battement de l'univers se retrouve dans le tien.

     

    Il y a tant d'inquiétudes dans ton cœur, mais tant de paroles aussi qui creusent ton mystère. Ta poitrine s'ouvre au souffle. Tu entends sa voix, mais tu ne sais pas d'où elle vient. Ton cœur est tendu comme un arc; espoir, ou désespoir, sang ou glace, larme ou rage. Comme il a soif!

     

    La maladie qui le darde, la souffrance qui l'épure, la rage qui l'assaille, comme cela t'est pénible d'en faire matière à offrande. Ton cœur voudrait tant exploser de joie, malgré les naufrages possibles. Une frénésie le force à s'abreuver aux abysses du désir.

     

    Ton cœur éclate en mille rayons, cercle lumineux dont il est le point silencieux et fécond. En un éclair, tu entrevois le sacré qui l'habite. Il se nourrit de l’Autre, puis retourne aux compensations qui ne rassasient pas. Il s’enlise dans l’orgueil. Mais l’autre l’attend toujours sur le seuil, embrassant son enfant prodigue, le préféré de son cœur.

     

    (Jacques Gauthier, « Les mots de l'Autre. »)

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  • La force

     

    La force du germe est dans son devenir. Son effort est de tendre vers la lumière. Tant de forces en moi attendent que mon but soit plus élevé. Le ciel bleu me renvoie la beauté que je suis. Un azur de désir me plonge dans le vide de cette vision cristalline. Il ne reste plus en moi que le vertige de cette vision, un tremblement d'être qui rejette tout désespoir. Je ne suis que vibration devant tant de beauté. Est-ce possible que je sois si aimé? L'accepter, c'est être touché. Y croire, c'est m'unir à l'autre moitié de moi, au-delà du ciel bleu. N'être qu'au service de la force, en nageant dans le sens du courant, au lieu de m'épuiser à lutter contre elle. Et n'être que don de soi pour que la force m'élève à la hauteur de ma tâche et que mes yeux s'ajustent à sa lumière. Force de l'Autre qui instruit, mais aussi qui dénonce.

     

    (Jacques Gauthier, « Les mots de l'Autre. »)

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  • La porte

     

    La porte ne s'ouvre pas du premier coup, les détours sont inévitables. Il y a des avenues qui ne mènent nulle part, des adresses qui n'existent pas, des chemins sinueux qui te ramènent au début. Tu te trompes. Tu passes tout droit, sans même te voir. Puis tu arrives à ta maison intérieure. Rien ne bouge. Tu frappes. Tu t'ouvres à toi-même. Tu découvres tant de beautés. L'Autre a fait sa demeure en toi.

     

    Ton intérieur est à portée de ton intimité. La pudeur t'empêche d'en partager le banquet préparé pour toi. Tu te nourris des fruits de la fête qui était là depuis si longtemps et que tu ignorais. Distrait, tu t'asseyais ailleurs qu'en toi-même. La révélation de ton cœur t'a fait consentir à l'écoute.

     

    Tu as ouvert la porte et l'évidence était là ; ton cœur est aimé. La faiblesse de ton cœur est ta force, son combat est ta paix, son espérance est ta joie, sa mouvance est ta lumière, son vide est ta plénitude, son repos est ta douceur, sa béatitude est ton silence, sa promesse est ta liberté, son ivresse est ta présence.

     

    (Jacques Gauthier, « Les mots de l'Autre. »)

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  • Chacun

     

    Chacun peut rendre les armes au seuil du pardon. Chacun porte une faiblesse qui séduit l'inconnu. Chacun ouvre l'avenir à l'inconnaissance de l'amour. Chacun plonge au désert de sa nuit, un jour ou l'autre.

     

    Chacun est plus riche que ce qu'il possède. Chacun est plus beau que ce qu'il voit. Chacun est plus aimé que ce qu'il sent. Chacun est plus grand que son propre cœur.

     

    Chacun est différent. Chacun a sa propre voix. Chacun approche de la vérité selon son rythme. Chacun construit son moule selon son originalité. Chacun ne commence ni ne finit en même temps que les autres.

     

    Chacun est signe de Celui qu'il ne connaît pas. Chacun est une parole de l'Autre, donc un être d'exception. Chacun est une icône de l'Autre, donc un être de beauté.

     

    (Jacques Gauthier, « Les mots de l'Autre. »)

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  • La joie

     

    La joie n'est pas en retard au carrefour de mes attentes. Elle est déjà assise au secret de mon silence. Seule la manière de se révéler change ma manière de voir. Les bornes sont inutiles, les haltes, dépassées.

     

    La fête de la joie sans raison ranime la braise de mes amours humains. Joie faite de rien, aiguisant mes sens spirituels. Joie qui me repose de ce que j'ignorais de moi. Joie qui demande l'abandon à la présence, non la passivité.

     

    Tu n'es pas en retard. Je suis seulement fatigué de ce que je connais de moi. Aurai-je le courage de te trouver dans ce qui paraît suspect, de m'abandonner à ce qui est semblant de folie? Être moi-même au-delà de mon désir, dans cette joie étrangère à mes bonheurs incertains!

     

    Ta joie m'installe en Toi et je me laisse envahir, impuissant à compter mes mérites.

     

    Ta joie se joue de mes infidélités. Elle prend plaisir à accueillir ma détresse d'enfant prodigue. Elle présidait déjà à mon élection bien avant que s'installent les fausses tristesses. Elle se nourrissait de mes souffrances, à mon insu. La joie m’invite à la danse. Si elle s’enfuit, c’est pour mieux m’assoiffer. Vouloir la posséder, c’est la laisser faire. Je sais qu’elle existe. Plus elle se cache, plus elle m’appartient. Plus elle disparait, plus je la connais. Plus elle me dépossède, plus je suis son héritage. La joie est fille de l’Autre. S’abandonner en elle, c’est s’abandonner en l’Autre.

     

    (Jacques Gauthier, « Les mots de l'Autre. »)

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  • Dehors

     

    Dehors, je me promène au-dedans de moi. Les images sont silencieuses. La vie se gagne à l'intérieur, surtout si elle semble perdue de l'extérieur. Je marche en moi sans m'égarer. Je vois mieux aveugle. L'Autre me guide. Je vais là où je ne peux pas aller, dans ces châteaux de l'âme où les images, les mots, les pensées, les sécurités sont abolis. Reste le silence de la prière. Reste la possible visite au creux de l'absence. Reste le scandale du mal et l'espoir que l'Autre me dise une parole que mon amour entende.

     

    Je ne suis jamais dehors au-dedans, malgré les labyrinthes et les murs, peurs et morts confondues. Le froid et le chaud s'accouplent en un instant précis. La profondeur devient la respiration de l'amour. Mes bras, deux ailes pour l'absolu de l'étreinte. Mes lèvres, un baiser, et je m'envole hors de moi, en Toi. Mon baiser te nomme mieux que mes mots, Toi, qui n'es qu'amour.

     

    (Jacques Gauthier, « Les mots de l'Autre. »)

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  • La solitude

     

    La solitude, Seigneur, n’est fruit que de l’esprit s’il est infirme. Il n’habite qu’une patrie, laquelle est sens des choses. Ainsi le temple quand il est sens des pierres. Il n’a d’ailes que pour cet espace. Il ne se réjouit point des objets mais du seul visage qu’on lit au travers et qui les noue. Faites simplement que j’apprenne à lire. Alors, Seigneur, c’en sera fini de ma solitude.

    (Antoine de Saint Exupéry)

    Extrait du livre "Conversation avec Dieu"

     

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    L’éveil

     

    L’éveil m'a saisi alors que je dormais. Une maison s'est construite en mon absence. Le jardin a fleuri. J'étais parti hors de moi, un domaine prenait forme. À mon insu, quelqu'un posait les fondations d'un empire. Où étais-je ? Mais étais-je ? Mes cellules s'éveillaient une à une à un devenir dont j'ignorais le trajet. Tout travaillait pendant que l'enveloppe se reposait.

    J'avais enfin lâché prise au-dedans. Je ne sentais plus rien, pourtant quelqu'un me faisait, caché de nuit comme de jour. La vraie vie était donc ailleurs, mais je n'étais pas un autre. J'étais sans moi. Était-ce possible ?

    Je ne rêvais plus, j'étais rêvé. Je n'habitais plus, j'étais habité. Je ne désirais plus, j'étais désiré.

    L'éveil illuminait mes ténèbres sans que je le sache. J'étais éveillé. Comment l'ai-je su ? Mon ancien moi qui se mourait, les autres qui s'étonnaient, l'Autre qui ne demandait rien. Alors les pourquoi se turent.

    L'éveil était là, toujours là. Le silence, ami du mystère, me murmurait seulement un pourquoi pas. Je savais que j'étais vu. J'étais engendré du dedans, indigne de la souffrance qui m'avait amené à cet enfantement de l'homme nouveau.

     

    (Jacques Gauthier, Les mots de l'Autre.)

     

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  • Le chemin

     

    Le cheminque je prends me construit à mesure que j'avance. Je marche d'un pas léger, car je porte au doigt la promesse d'une aube éternelle. Je sais que je ne suis pas seul à prendre ce chemin. Pourtant je me sens faible. Les questions montent comme des bulles.

    Ai-je progressé cette semaine où tant de cimes se sont brouillées pendant que je marchais ? Ai-je vécu avec l'enfant qui me traçait le parcours quand j'écoutais sa voix avec l'oreille du cœur?

    Vouloir le chemin, c'est le perdre, alors qu'il est si simple de le prendre comme un enfant, sans comparer, sans regarder, malgré les meurtres et les mensonges qui jalonnent l'existence. Ni le vouloir ni le désir ne me rapprochent du chemin. Il vient vers moi quand je suis détaché de lui; si je pense le saisir, il m'échappe. L'amour et la foi me guident plus sûrement que mes yeux sur ce chemin obscur.

    Renoncer au chemin, c'est se laisser prendre par Lui, l'Autre-fait-chemin-pour-nous. Je ramasse ses mots semés en moi tout au long de la route. Au mitan de ma vie, le temps est venu d'écrire ses mots qui éclairent le chemin.

    (Jacques Gauthier, « Les mots de l'Autre. »)

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  • Souvenirs d'enfance

    Quand les médecins veulent donner aux enfants la répugnante absinthe, ils enduisent auparavant les bords de la coupe d'une couche de miel blond et sucré ; de la sorte, cet âge imprévoyant, les lèvres seules séduites par la douceur, avale en même temps l'amère infusion et, dupe mais non victime, en recouvre au contraire force et santé. Ainsi fais-je aujourd'hui, et comme notre doctrine semble trop amère à qui ne l'a point pratiquée, comme la foule s'en écarte avec horreur, j'ai voulu te l'exposer dans l'harmonieuse langue des Muses et, pour ainsi dire, la parer du doux miel poétique : puissé-je tenir ainsi ton esprit sous le charme de mes vers, tandis que tu pénètres tous les secrets de la nature et les lois qui président à sa formation.

    LUCRÈCE

     

    nénuphare

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    La violence ne résout rien

    Pendant les émeutes de novembre 2005, des Jeunes (16 -19 ans) de la Grande Borne à Grigny dans l’Essonne ont écrit ensemble ces lignes

    Ne réglez pas la violence par la violence.

    Arrêtez de donner une mauvaise image des Jeunes de banlieues. 


    Trouvons une autre façon de montrer notre mécontentement.
    Une façon plus pacifique. 
    Ce n'est pas en nous jugeant sur notre tenue vestimentaire, sur notre langage qu'on arrivera à apaiser le malaise que vit le gouvernement et le malaise que se vit entre le gouvernement et les citoyens des banlieues. 

    Stoppons les jugements sur la couleur de peau. 

    Trouvons un moyen pour que nous puissions nous rapprocher les uns des autres : policier, procureur, ministre, président, jeune de banlieue et citoyen de France,

    Nous sommes tous humains et avons le même Dieu.
    Seul, lui détient le pouvoir. 
    Cessons les provocations. 
    Donnez du travail et cela arrangera tout, 
    Plus de prévention que d'agression !

    (Article trouvé sur le site www.lesfilsdelacharite.org )

     

    dscn9360

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  • « Nous sommes, pour la plupart d’entre nous, en souffrance face à l’impossibilité de communiquer en réciprocité. Ma conviction profonde est qu’en dépit des progrès de la science et de la médecine, nous risquons d’être de plus en plus malades dans les prochaines années, car il y a un lien étroit entre notre santé et la qualité des relations significatives qui irriguent notre existence. Personne ne nous apprend réellement à communiquer, là est le scandale, nous sommes sans cesse dans l’improvisation, le tâtonnement et l’errance dans ce domaine.

    « Nous confondons trop « communication »et « circulation de l’information. 

     

    « Rappelons que communiquer c’est prendre le risque de mettre en commun des différences. »

     

    « Laisser un enfant s’exprimer, se dire avec des mots à lui, c’est dans doute remettre en cause quelques conventions sociales, mais c’est enrichir l’échange qui peut naitre, gagner une plus grande liberté dans le partage. »

     

    Je me bats aussi pour une plus grande qualité d'être au niveau du quotidien. On parle beaucoup de ceux qui souffrent de terrorisme politique international, mais on ne mentionne jamais le terrorisme qui se vit autour de la table familiale, dans le lit conjugal ou dans la voiture qui descend vers le Midi en vacances. Un terrorisme qui est fondé par l'imposition de nos désirs et de nos peurs sur l'autre. La maman qui « agresse » (avec beaucoup d'amoure et d'insistance), par des reproches, son enfant parce qu’il n'a pas mangé ses trois tartines le matin avant de partir à l'école, oublie que les enfants ne sont pas là pour satisfaire ses désirs ou ses peurs, ni même répondre à toutes ses attentes ! Quand nous aimons quelqu'un, que nous nous sentons responsable de lui, nous pensons à sa place, nous voulons qu'il soit

     

    « ceci » ou « cela », et cela peut constituer une violence épouvantable dont personne ne parle. La vie quotidienne ressemble trop souvent à une projection à la fois subtile et violente de l'ensemble de nos désirs et de nos peurs sur ceux que nous aimons. Nous voulons qu'ils rentrent dans nos projets de vie et ainsi nous les privons de leur parole ou les dépossédons de leurs propres désirs.

     

    Très jeunes, les enfants ont une liberté de parole, mais ils la perdent très tôt parce que leur entourage va leur dicter ce qu'ils doivent dire, ce qu'ils peuvent sentir ou comment ils doivent penser. Beaucoup d'enfants ont ainsi le sentiment que leur façon de percevoir la vie n'est pas reconnue, ils voient leur communication stérilisée. Il faut donc que nous nous donnions les moyens de leur permettre de mettre des mots sur ce qu'ils éprouvent si nous ne voulons plus entretenir en eux malaises, souffrances ou somatisations. »

     

    « Chacun d'entre nous peut collaborer à la vitalité de l'univers, que nous sommes des créateurs, en charge, à chaque instant, de la création du présent et donc de l'avenir. Un corps en santé est un corps où l'énergie circule librement même si, parfois, dans nos confrontations avec la vie, naissent des blessures qui parfois s'enkystent jusqu'à devenir des tumeurs. Je crois fondamentalement que nous sommes des êtres d'énergie et que nous participons à la vitalité de la vie, que nous pouvons l'embellir et l'illuminer (ou la  maltraiter et la violenter), mais que notre énergie, après notre mort, ira rejoindre la masse de l'énergie universelle pour se transmettre à quelqu'un d'autre. »

     

    « J'ai appris à m'appuyer sur les quatre éléments d'une relation en santé : oser donner, oser demander, oser recevoir et oser refuser, et cela dans les multiples relations qui tissent notre existence. »

     

    « Je dis souvent que travailler huit heures par jour, c'est vendre huit heures de notre vie, chaque jour ! Il importe donc d'avoir aussi du plaisir à travailler, du plaisir dans la relation avec nos collègues ou ceux qui ont une place différente dans la hiérarchie. Nous sommes pour la plupart de véritables artistes dans l’art d'entretenir notre mal-être ou nos souffrances. Lâcher prise sur la victimisation, pour aller vers plus de responsabilisation, c'est le premier pas vers le changement. Nous devons oser renoncer à tous les bénéfices que nous tirons de l'accusation, du reproche, du ressentiment, puisque, avec eux, ce sont souvent dépendance ou morosité et tristesse que nous continuons à entretenir. »

     

    « Communiquer, répétons-le, c'est « mettre en commun », et cela obéit à des règles simples. Celui qui parle a besoin d'être entendu, d'être entendu dans le registre où il s'exprime.

     

    Communiquer c'est comprendre et accepter la différence entre ce qui est dit et ce qui sera entendu. Il ne peut y avoir de communication quand nous parlons sur l'autre, au lieu de parler à l’autre c’est une règle d'or. Parler de l’autre c'est éviter de parler de soi, de se positionner, de se révéler. Et cela crée un fossé, alimente des non-dits, des silences, et, dans le couple ou la famille, cela s'accumule et devient parfois dramatique. »

     

    (Jacques Salomé, extrait du livre  Donner du sens à sa vie de Marc de Smedt et Patrice Van Eersel)

     

    rocher du diamant (8)

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