• Extraits du livre « Les merveilleuses mères veilleuses »

    De François Garagnon.

     

     

    La mère contient toute la tendresse dont est capable le monde. Elle en est même dépositaire, sans saisir la correspondance inouïe qui se noue entre l’harmonie de ses gestes et la musique des sphères.

     

    La mère cadence les nuits et les jours, elle les ordonne dans son amour, elle exauce les attentes de sa présence rassurante. Elle délivre le sens des choses comme une fleur délivre son parfum. Sa présence est comme une prière, un alléluia en forme de mère, et ses berceuses qui mènent à la royauté des songes ont la force liturgique d'un chant de louange.

     

    Après t'avoir attendu, je t'ai veillé. La veille est une autre forme de l'attente, elle sollicite pareillement la tension et l'attention. Pareillement, elle ralentit le temps, elle le retient ou le redoute parfois les deux. Sur tes sourires ravissants, le temps était nectar. Sur tes fièvres, le temps était poison, puis onction guérisseuse. J'attendais. Je passais ma vie à attendre, au rythme des éclosions successives, au fil des jours et des nuits.

     

    Les merveilleuses mères veilleuses (5)

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  • Extraits du livre « Les merveilleuses mères veilleuses »

    De François Garagnon.

     

     

    Le cœur d'une mère est toujours ouvert, comme le sont ses bras, comme sait l'être aussi son regard lorsqu'il s'écarquille à force de se donner dans les profondeurs de l'âme, tout au fond des yeux de l'enfant qui boit. Sa voix est notre première musique, la première harmonie qui ait fait vibrer notre vie. Nous la connaissions déjà quand nous étions au fin fond, dans la clairière de l'être, au plus intime de la vie. Juste avant la trouée de lumière. Avant la mise au monde, la mise à vie. Vie-à-vie de deux regards qui s'échangent des connivences belles et folles comme des serments. Et ce chant inaugural est, pour chaque petit d'homme, comme le premier matin du monde. La mère ponctue de sa présence une sorte d'unité primordiale. Intouchable. Préservée depuis la nuit des temps comme un secret immémorial.

     

     

    C'est presque une loi de spiritualité vivante: plus on est petit, plus l'infini s'ouvre. Plus on se tait, et mieux on sait. Plus le mot se fait rare, plus la vie est pure. Et le petit enfant qui ignore tout encore du dire, du faire et de tous ces codes qui régentent le monde, le tout Petit est ouvert à tout. Tout s'engouffre en lui: sourires et regards, gestes tendres et impatiences, harmonies et impromptus, sans oublier les camaraderies du soleil et, bien sûr, cette petite brise légère venue de la mère.

     

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