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Enfermée
Elle s’est enfermée peu à peu du dedans
Pour vivre dans son monde un monde tout à elle
Une vie sans passé sans futur sans présent
Une vie sans attache aérienne irréelle.
Elle n’invente rien elle coud des morceaux
De vérité d’amours d’espoirs comme un puzzle
C’est une vie rêvée où tout paraît très beau
Sur ce chemin qui s’ouvre à elle toute seule.
Éloignée peu à peu maintenant elle est loin
Ses mots n’ont plus de voix ses yeux fixent le vide
Où nous ne sommes plus nous qui ne sommes rien.
Est-elle gaie ou triste heureuse à sa manière
Ses expressions se sont figées comme ses rides
Nous ne saurons plus rien de notre propre mère.
Philippe Simon
Lac de Blérancourt. Photo Renal
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Citations extraites du livre « Une idée relaxante par jour »
De Janine Casevecchie
Celui qui connaît l’art de vivre avec soi-même ignore l’ennui. (Erasme)
L’être humain se doit de conformer aux rythmes des saisons et de respecter le cycle de la nature qui lui apporte la vie. C’est essentiel pour rester en bonne santé et pour garder le moral. (Houangdi)
Souriez, respirez et avancer doucement. (Thich Nhat Hanh)
Le silence est pour les oreilles ce que la nuit est pour les yeux. (Pascal Quingnard)
L’amour est un tranquillisant, mais il est recommandé de prendre garde aux effets secondaires. (Claude Roy)
Lac de Blérancourt, photo Renal
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Devant la mer, un soir
Devant la mer, un soir, un beau soir d’Italie,
Nous rêvions… toi, câline et d’amour amollie,
Tu regardais, bercée au cœur de ton amant,
Le ciel qui s’allumait d’astres splendidement.
Les souffles qui flottaient parlaient de défaillance ;
Là-bas, d’un bal lointain, à travers le silence,
Douces comme un sanglot qu’on exhale à genoux,
Des valses d’Allemagne arrivaient jusqu’à nous.
Incliné sur ton cou, j’aspirais à pleine âme
Ta vie intense et tes secrets parfums de femme,
Et je posais, comme une extase, par instants,
Ma lèvre au ciel voilé de tes yeux palpitants !
Des arbres parfumés encensaient la terrasse,
Et la mer, comme un monstre apaisé par ta grâce,
La mer jusqu’à tes pieds allongeait son velours,
La mer…
… Tu te taisais ; sous tes beaux cheveux lourds
Ta tête à l’abandon, lasse, s’était penchée,
Et l’indéfinissable douceur épanchée
À travers le ciel tiède et le parfum amer
De la grève noyait ton cœur d’une autre mer,
Si bien que, lentement, sur ta main pâle et chaude
Une larme tomba de tes yeux d’émeraude.
Pauvre, comme une enfant tu te mis à pleurer,
Souffrante de n’avoir nul mot à proférer.
Or, dans le même instant, à travers les espaces
Les étoiles tombaient, on eût dit, comme lasses,
Et je sentis mon coeur, tout mon cœur fondre en moi
Devant le ciel mourant qui pleurait comme toi…
C’était devant la mer, un beau soir d’Italie,
Un soir de volupté suprême, où tout s’oublie,
Ô Ange de faiblesse et de mélancolie.
Albert Samain, Le chariot d’or (1900)
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Citations extraites du livre « Une idée philosophique par jour »
De Janine Casevecchie
L’homme est la seule créature qui refuse d’être ce qu’elle est.
(Albert Camus)
Il y a deux catégories d’êtres intelligents : ceux dont l’esprit rayonne et ceux qui brillent. Les premiers éclairent leur entourage, les seconds les plongent dans les ténèbres. (Marie Von Ebner-Eschenbach)
Pour punir les autres d’être plus heureux que nous, nous leur inoculons –faute de mieux- nos angoisses. Car nos douleurs, hélas ! ne sont pas contagieuses. (Emil Cioran)
Aucun peuple ne pourrait vivre sans d’abord fixer des valeurs. (Nietzche)
Avouer qu’on s’est trompé, c’est rendre le plus éclatant hommage à la perspicacité de son esprit. (Bachelard)
Qu’est ce que la tolérance ? C’est l’apanage de l’humanité. Nous sommes tous pétris de faiblesses et d’erreurs ; pardonnons-nous réciproquement nos sottises, c’est la première loi de la nature.
La démocratie, ce n’est pas la loi de la majorité mais la protection des minorités. (Albert Camus)
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