• Un rêve de bonheur…

    Un rêve de bonheur qui souvent m’accompagne,

    C’est d’avoir un logis donnant sur la campagne,

    Près des toits, tout au bout du faubourg prolongé,

    Où je vivrais ainsi qu’un ouvrier rangé.

     

    C’est là, me semble-t-il, qu’on ferait un bon livre.

    En hiver, l’horizon des coteaux blancs de givre ;

    En été, le grand ciel et l’air qui sent les bois ;

    Et les rares amis, qui viendraient quelquefois

    Pour me voir, de très loin, pourraient me reconnaître,

    Jouant du flageolet, assis à ma fenêtre.

     

    François Coppée

     

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  • Parfum exotique

     

    Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d’automne,

    Je respire l’odeur de ton sein chaleureux,

    Je vois se dérouler des rivages heureux

    Qu’éblouissent les feux d’un soleil monotone ;

    Une île paresseuse où la nature donne

    Des arbres singuliers et des fruits savoureux ;

    Des hommes dont le corps est mince et vigoureux,

    Et des femmes dont l’œil par sa franchise étonne.

    Guidé par ton odeur vers de charmants climats,

    Je vois un port rempli de voiles et de mâts

    Encor tout fatigués par la vague marine,

    Pendant que le parfum des verts tamariniers,

    Qui circule dans l’air et m’enfle la narine,

    Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.

     

    Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal

     

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  • Sieste

    La sombre forêt, où la roche

    Est pleine d’éblouissements

    Et qui tressaille à mon approche,

    Murmure avec des bruits charmants.

     

    Les fauvettes font leur prière ;

    La terre noire après ses deuils

    Refleurit, et dans la clairière

    Je vois passer les doux chevreuils.

     

    Voici la caverne des Fées

    D’où fuyant vers le bleu des cieux,

    Montent des chansons étouffées

    Sous les rosiers délicieux.

     

    Je veux dormir là toute une heure

    Et goûter un calme sommeil,

    Bercé par le ruisseau qui pleure

    Et caressé par l’air vermeil.

     

    Et tandis que dans ma pensée

    Je verrai, ne songeant à rien,

    Une riche étoffe tissée

    Par quelque Rêve aérien,

    Peut-être que sous la ramure

    Une blanche Fée en plein jour

    Viendra baiser ma chevelure

    Et ma bouche folle d’amour.

     

    Théodore de Banville, Les Cariatides (1842)

     

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