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Extraits du livre « le petit livre de l’amour authentique »
D’Anselm Grün
Aimer, c’est savoir lâcher prise
LA RELATION entre deux partenaires ne reste vivante que si chacun dépasse son image de l'autre pour s'ouvrir à son mystère, qui n'a pas d'image. Si je fige l'autre dans une image bien précise que j'ai de lui, je vais vite me lasser de sa compagnie, car ses comportements, ses réactions, ses mots mêmes seront prévisibles pour moi.
Ne pas se créer d'images figées dans une relation, c'est rester curieux de l'autre, ouvert à son mystère. Pour Max Frisch, c'est là le secret de l'amour véritable. «L'amour libère de toute image», écrit-il dans son premier Journal. Et Ursula Priess, sa fille (qui cite cette phrase), ajoute, dans un ouvrage qu'elle a écrit sur son père - qui est aussi le récit de sa difficile relation avec lui : «C'est seulement dans l'amour qu'il est possible de ne pas se faire d'image. »
« Nous reportons souvent sur l'autre nos propres images et nos propres désirs et ce n'est plus alors l'autre dans sa réalité que nous aimons, mais l'image que nous nous sommes faite de lui. Il n'est pas facile d'aimer une personne telle qu'elle est. Cela suppose que l'on se débarrasse de toutes les illusions qu'on a nourries à son propos, y compris de celle que l'amour demeure toujours un sentiment merveilleux. Souvent il est simplement fidélité à l'autre, ce qui implique plus que l'effort de le supporter. Cela signifie l'accepter dans sa banalité et ses faiblesses. »
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Extraits du livre « le petit livre de l’amour authentique »
D’Anselm Grün
« L’amour non violent de bien des gens est comme la graine de moutarde qui pousse et deviens un arbre à l’ombre duquel les hommes peuvent vivre ensemble dans la paix. Il est comme un levain qui pénètre et remplit le pétrin. »
« Nul ne souhaite se refroidir auprès d’un être éteint et froid. Si nous prononçons des paroles avec un cœur aimant, elles vont ouvrir au mystère de la vie et lier les hommes entre eux. Les mots d’amour sont de mots qui réchauffent, qui ouvrent les cœurs, qui font surgir en eux des étincelles d’espoir et attisent le feu d’une énergie nouvelle. »
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Le clos au levant
Lorsque le soleil se lève,
Il se lève sur un clos :
La fraise y vient sous la fève,
Le cassis sous le bouleau.
Loin des fumées du village
Et des jardins en casiers,
Un clos qui sent le sauvage
Plein d’ombre et de framboisiers.
J’entends le vent des collines
Qui m’apporte son odeur
De cerfeuil et de racine,
Son goût d’herbe de senteur.
Juste un toit pour notre couette,
Les nuits sont fraîches l’été,
Et puis, comme l’alouette,
Y vivre de liberté.
Henri Pourrat
(Extrait du livre, Poèmes pour tous les jours)
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Je te l’ai dit pour les nuages…
Je te l'ai dit pour les nuages
Je te l'ai dit pour l'arbre de la mer
Pour chaque vague pour les oiseaux dans les feuilles
Pour les cailloux du bruit
Pour les mains familières
Pour l'œil qui devient visage ou paysage
Et le sommeil lui rend le ciel de sa couleur
Pour toute la nuit bue
Pour la grille des routes
Pour la fenêtre ouverte pour un front découvert
Je te l'ai dit pour tes pensées pour tes paroles
Toute caresse toute confiance se survivent.
Paul Eluard
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Chanson d’automne
Les Hirondelles sont parties.
Le brin d'herbe a froid sur les toits ;
II pleut sous les touffes d'orties.
Bon bûcheron, coupe du bois.
Les hirondelles sont parties.
L'air est dur, le logis est bon.
Il pleut sur les touffes d'ortie.
Bon charbonnier, fais du charbon.
Les hirondelles sont parties.
L'été fuit à pas inégaux ;
II pleut sur les touffes d'orties.
Bon fagotier, fais des fagots.
Victor Hugo
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