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    En ce jour de Pentecôte je vous offre ce magnifique chant !!!!

     

     

    Refrain :

    Vienne, vienne la colombe

    Et son rameau d’olivier,

    Dans nos cœurs et dans ce monde

    Où la paix reste à gagner.

     

    1.- Qu’elle apporte sa lumière

    Pour éclairer nos maisons,

    Au-delà de nos frontières

    Au-delà de l’horizon.

     

    2.- Qu’elle habite notre rêve,

    Celui que chante un enfant

    Celui d’un jour qui se lève

    Quand s’annonce le printemps.

     

    3.- Vole, vole, chante et danse

    Dans un ciel de liberté

    Dans un ciel de tolérance

    Le plus beau chant, c’est d’AIMER !

    (Jean-Claude GIANADDA)

     

     


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  • Extrait du petit livre du bonheur

    D’Anselm Grün

     

    Chacun est particulier

     

    Beaucoup d’hommes voudraient  être vraiment originaux. Naturellement, tout homme est quelqu'un d'unique. Mais un grand nombre ne considère « sa » particularité que dans un surcroît de puissance ou de fortune. Pourtant, il faut savoir me livrer à une saine introspection, en me demandant quelle est l'histoire de ma vie, quelles sont mes blessures, quelle est ma sensibilité. Tout cela fait partie de ma personnalité, y compris mes meurtrissures, mes fautes et mes faiblesses. Et pas seulement mes virtualités.

    C'est seulement si je me réconcilie avec l'ensemble de ces réalités, que je serai original et que je pourrai me considérer comme un reflet unique de Dieu. Mais si je persiste à vouloir être particulier tout en enjambant mon humanité, alors je suis sûr de tomber sur un bec !

     

    Seulement l’amour

     

    Sans nous aimer, nous ne pouvons pas nous connaître. Seul, l’amour nous fait pénétrer profondément en nous, pour nous faire découvrir qui nous sommes en vérité. S’aimer soi-même n’a rien à voir avec l’obsession de soi !

    Un peu d'humour !

     

    Il faut le sourire d'un enfant, pour pouvoir t’assumer et, t’aimer ou l'humour subtil d'un être humain qui a gardé son cœur d'enfant. Qui se prend trop au sérieux, est contraint, soit de faire l’important et de se comporter comme un grand Personnage, soit de se mépriser en se dévalorisant outre mesure.

    T'aimer signifie t'estimer tel que tu es devenu dans l’histoire de ta vie.

     

    Aie de la tendresse à ton égard.

    Se réconcilier avec soi signifie : faire la paix intérieure, être en harmonie avec celui que je suis devenu. Apaiser le conflit entre la diversité des aspirations et des désirs qui m'assaillent. Supprimer la division qui s'est fait jour entre mon image idéale et ma réalité. Apaiser l'âme révoltée qui se rebelle constamment contre celui que je suis réellement.

    Cela va jusqu'à embrasser ce qui me fait difficulté, oui, embrasser mes défauts et mes faiblesses, traiter avec tendresse ce qui justement est en contradiction avec mon image idéale.

     

    Au contact de son cœur

     

    Pour que je puisse aimer l'autre de tout mon cœur et pour être à cœur ouvert pour elle ou pour lui, encore faut-il que j'entre en contact avec mon propre cœur ; je dois commencer par me tourner vers tout ce qui, en moi, est pauvre et malheureux. Je pourrai alors cesser de condamner autrui, et je serai en mesure de l'accueillir en mon cœur avec ce qui subsiste en lui de malheureux, de tiraillé, d'inassouvi. Mon secours cessera de transmettre aux infortunés une mauvaise conscience. Au contraire, ils trouveront en mon cœur un espace et une patrie.

     

    Une présence bénéfique

     

    On ne peut effrayer un homme épanouie. Il est sûr de lui et rien ne peut le bouleverser. En conversant avec un tel homme, tu peux aussi te réjouir intérieurement. Car tu entrevois subitement ta propre vie et son environnement avec un autre regard. Cela te fait du bien de te trouver en compagnie d'un homme qui manifeste sa joie.

    Tu le sais, il peut être exaspérant de se trouver avec des gens qui voient tout à travers des lunettes fumées et qui sont rivés sur le côté négatif de toute situation. L'homme joyeux t'épanouit. D'un coup, tu te sens plus léger. Aussi, je te souhaite de rencontrer beaucoup d'anges de la sérénité.

     

    Le plaisir de vivre commence dès le matin

     

    L’Ange du plaisir de la vie agit dès le matin, en m'ouvrant les yeux au mystère de cette journée, aux petites joies qui se préparent, à l'air frais qui pénètre par la fenêtre ouverte, à mon corps sous la douche, au pain frais du petit déjeuner, à la rencontre des personnes, avec lesquelles j'aurai à faire aujourd'hui. L'ange du plaisir de vivre me prend par la main et me montre qu'en soi, la vie est belle. C'est beau d'être en bonne santé et de mouvoir son corps. Cela fait plaisir de respirer en toute liberté. Et c'est une joie que d'avoir une bonne perception des surprises quotidiennes.

     

    Respecte ton ange - et crois en lui

     

    Les anges sont des messagers de Dieu. Ils  annoncent la parole divine aux hommes. Il leur indique sa présence salutaire et salvatrice. Ils interviennent dans leur vie, les protègent des dangers, les accompagnent sur leurs chemins et ils leur parlent dans les rêves. Les anges sont les ambassadeurs d'une autre réalité, encore plus profonde. Ils sont les symboles d'une paix et d'une patrie, de l'aisance et de la joie, de la vitalité et de l'amour. Ils relient le ciel à la terre. Ils nous ouvrent le ciel, en donnant à notre vie un éclat céleste.

     

    Ce qui est important, c'est l'instant présent

     

    C’est une grande grâce que de pouvoir s'accepter. Mais la grâce de toutes les grâces réside dans la possibilité de s'oublier. Je connais des personnes toujours en train de se préoccuper d'elles-mêmes. En congé, elles ne sont pas capables de se mettre à admirer la beauté de la nature, car elles se demandent si elles ont choisi la bonne formule de congé et si le temps ne serait pas meilleur là où elles auraient voulu se rendre. Dans la rencontre d'un être humain, elles se demandent ce qu'il pense d'elles. Elles sont dans l'incapacité d'être vraiment tout à lui. Dans la prière, elles se demandent ce que cela leur apporte. Bref, en tout ce qu'elles font, leur ego fait obstacle.

    S'oublier est l'art de s'adonner totalement à ce que l'on est en train de vivre. C'est seulement si je m'oublie que je puis faire véritablement acte de présence. C'est à la condition de cesser de penser à moi et à l’impression que je fais de l’extérieur que je puis être totalement présent à une rencontre, à un entretien, pour jouir de ce qui se vit entre nous.

     

    Ne rien juger

     

    Quand je perçois la réalité des choses sans les juger, je peux les laisser sans me croire obligé de les changer. Et si je peux les laisser en l'état, elles se changent d'elles-mêmes. S'il m'est possible de laisser mon inattention, sans la combattre, elle se changera en attention, sans que je sois contraint de recourir à une multitude de méthodes et de techniques. Je me contente de prendre acte de mon inquiétude en toute sérénité. Je le ressens : à bien des égards, un mouvement s’opère en moi. Mais, au niveau de ce que moi, je ressens, je cesse d’être dans l’inquiétude.

     

    Se comprendre

     

    Se comprendre signifie : ne pas utiliser l’autre à ses propres fins, créer une bonne relation et l’entretenir réciproquement. Cela réussit seulement quand chacun des deux est fiable. Je peux bien m’entendre avec mon ami que si je me comprends bien moi-même et si j’ai acquis une connaissance suffisante de moi.

     

    Suis ton chemin

     

    Le chemin le  plus large est celui que tous suivent. Toi, tu dois trouver ton

    chemin tout à fait personnel. Il ne te suffit pas de te régler sur les autres. Tu dois prêter l’oreille avec attention, pour connaître quel est ton chemin.

    Alors tu dois te décider avec courage d’aller ton chemin, même si tu t’y sens bien isolé. Seul ton chemin absolument personnel te fera grandir et te conduira à la vie véritable.

     

    Artisan de mon bonheur

     

    « Chacun est l’artisan de son propre bonheur », selon le proverbe. Mais il existe aussi un art de se rendre malheureux. Le psychologue Paul Watzlawick a décrit cet art dans un de ses livres célèbres. Certains hommes le pratiquent à la perfection. : tout voir de façon négative ou ne pas cesser déjouer dans un groupe le rôle de l’oiseau de malheur ou du bouc émissaire.

    On ne fabrique pas son bonheur. Toutefois, nous en sommes, dans une certaine mesure, responsables. Il dépend de nous d'assumer ou non notre vie. Le bonheur vient à nous, quand nous nous acceptons sans condition, comme nous sommes et avec notre destin. Le bonheur vient d'un mot qui signifie destinée. Qu'elle soit bonne ou non, dépend de notre oui consenti ou refusé à notre vie.

     

    Enfants soleil

     

    Quand un homme enjoué  vient à nous, nous disons : « Voilà le soleil qui se lève ! » Il y a des enfants soleil qui, partout, répandent la gaieté et la vitalité. Je te souhaite d'être pour les autres un soleil.

    Peut-être as-tu déjà remarqué que l'on dit de toi : « Aujourd'hui, tu rayonnes comme le soleil. » Quant tu pénètres quelque part, le lieu en devient plus lumineux et plus chaleureux. Le soleil est parmi nous avec sa gaieté et son énergie rayonnante. Alors, nous allons mieux.

     

    Ombres et lumière

     

    « Quoi qu’il nous arrive, il dépend de nous d'y voir le bonheur ou le malheur. » Cette affirmation, pleine de sagesse, est due à Anthony de Mello. Il a raison  le bonheur est un état intérieur qui dépend de la façon dont on le répand autour de soi. Par ailleurs, ce que nous vivons dépend aussi de la lecture que nous faisons des événements. Bien sûr, il existe des expériences qui ébranlent l'état de paix intérieure, quand, par exemple, disparaît un être qui nous était cher. Je ne peux interpréter autrement la mort d'un ami que j'ai aimé et y voir du bonheur. Mais, en définitive, c est de moi que dépend la manière dont je me comporterai face à cette mort. Je peux y voir un défi à relever, m'invitant à grandir et à découvrir mes sources les plus personnelles. Et il m'est possible de trouver en moi, à travers le deuil et la douleur de l'adieu, quelque chose de nouveau, afin de parvenir à un état que je puis décrire sous une forme de bonheur.

    Quand je suis parvenu, après le long processus du travail de deuil, à une évaluation de cette mort, je puis vérifier la vérité de ce que dit La Rochefoucauld : « Notre bonheur n'est pas dans les objets, mais dans l'appréciation qu'on en fait. » J'éviterai d'appliquer cette affirmation comme procédé systématique pour estimer que tout ce qui m'arrive est positif. Cette « force de la pensée positive » peut devenir tyrannique et contraignante. Ombre et lumière, joie et douleur font partie de la vie. C'est seulement quand j'assume ces oppositions et que je m'en fais une raison, que je puis arriver à une appréciation de mon existence, qui ne suffit pas encore à me rendre heureux, mais qui crée un préalable au bonheur futur.

     

     

    Découvrir la Perle

     

    En examinant nos blessures, nous pouvons mieux nous comprendre. Il ne faut pas que nous nous condamnations nous-mêmes parce que nous sommes tellement sensibles, aussi prompts à nous vexer, aussi anxieux vis-à-vis de l'autorité. Seule la compréhension nous libère de notre condamnation.

    Mais il ne faut pas en rester là. Cela dépend si, dans mes blessures, je découvre mes dispositions, c'est-à-dire la perle qui donne du prix à ma vie. C'est dans la blessure que se trouve ma chance. Si, par exemple, j'ai reçu trop peu de tendresse, je serai sensible à l'égard de tous ceux qui souffrent d'un déficit d'amour. Et puisque mon besoin d'amour et de présence n'a pas été satisfait, je me mets en route pour entreprendre un chemin spirituel. Je ne vais pas me contenter de m'adapter. Je demeure vigilant dans mon désir de Dieu. C'est dans mes meurtrissures que je découvre justement mon empreinte vitale. Mes blessures se changent en chance, pour connaître mon charisme propre et pour le vivre. De cette manière, ma blessure se transforme en source de bénédiction pour moi et les autres.

     

    Nouvelle naissance

     

    Nous devons, durant notre existence, sans cesse  renaître, si nous voulons rester vivants. Une crise qui provoque la destruction totale de tout ce que nous avions construit jusque là, c'est peut être une chance de régénération. Le feu dans lequel nous sommes tombés, c'est peut être un symbole de la nouveauté qui va s'opérer en nous.

    petit livre du bonheur


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  • La barque et les deux moines

     

    un soir d'automne, le brouillard épais masque presque entièrement la rivière Saïtama. Un moine et un jeune novice s'apprêtent à la traverser sur une barque légère. Les flots sont jaunes et tumultueux, un vent violent s'est levé :

    « Maître, je sais bien que l'on nous attend au monastère de Rishiko, mais ne serait-il pas prudent de remettre notre visite à demain? Nous pourrions manger une boulette de riz, et dormir dans la hutte de branchages que j'aperçois là-bas.

    Son maître gardant le silence, Kasuku se résigne à embarquer, et commence à ramer. On ne voit de l'autre rive qu'une ligne sombre perdue dans le brouillard.

    « Maître, la rivière est large et le vent qui souffle par le travers nous empêche d'avancer à notre gré..»

    Une dizaine de minutes s'écoulent, qui semblent une heure à Kasuku. Il rame en silence, le cœur inquiet.

    Soudain, lâchant les rames, il se dresse, le bras levé :

    «Maître, Maître! Regardez cette barque qui émerge du brouillard, elle vient droit sur nous ! »

    — Maître, elle va nous heurter, nous éventrer, nous allons chavirer. Ohé, du pilote ! Oh, oh, du pilote ! Si je tenais celui qui gouverne cette embarcation, je lui assénerais un bon coup de bâton qui lui ôterait l'envie de mettre en danger de saints hommes comme nous...

    — Maître, voyez, la barque approche, elle va nous éperonner de sa proue effilée. J'aperçois maintenant le pilote, ce timonier assassin dort paisiblement !

    — Maître, la barque est tout près ! Par Brahma ! Que ce pilote criminel soit maudit, que le cycle de ses renaissances s'étende sur un million d'années, qu'il soit chacal, hyène, rat, punaise... »

    À l'instant du choc, un remous opportun, ou une manœuvre habile du maître, écarte le danger, et les deux barques indemnes poursuivent leur chemin.

    «Tu as observé l'intérieur de la barque, Kasuku? demande le moine zen.

     

    — Oui, Maître. La forme que je prenais pour un homme était un sac de grain.

    — Dis-moi, Kasuku, contre qui t'es-tu emporté ? »

     

    (Conte zen)


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  • EXTRAIT DU LIVRE D’ANSELM GRÜN

     

    A la Source de la force intérieure

     

    Les ressources psychiques sont une sorte de réservoir dans lequel nous pouvons puiser. Pourtant elles restent souvent enfouies sous une couche épaisse et il faut d’abord les exhumer. Si j’accède à cette réserve où sont rassemblées toutes mes  forces, je pourrai m’épanouir  et faire couler en moi assez d’énergie pour alimenter mes actes et mes pensées. Nous avons en effet, tous en nous ce noyau plein d’énergie  et de promesses. Cependant il faut faire silence pour être capable de briser la gangue qui l’entoure. La vie s’épanouira en nous et portera des fruits à cette seule condition.

     

    Le manque de confiance en soi. Si on a peu d'estime pour soi, on voit les autres comme une menace. Je connais des êtres qui ont construit pierre par pierre cette confiance qui leur permet de paraître suffisamment sûrs d'eux et qui ont réussi à ne pas se remettre en question à la moindre petite attaque. Malheureusement, ils se trouvent parfois face à des individus qui leur dérobent toute cette belle énergie, qui semblent connaître leur talon d'Achille et qui profitent de leur vulnérabilité. Ils ne comprennent pas pourquoi ils se sentent si faibles en présence de telles personnalités. Pourtant, si l'on se penche sur leur histoire, on s’aperçoit bien vite qui leur a manqué la confiance primordiale par la mère. Ils vont donc se heurter, au cours de leur vie, aux personnes qui attaquent leur force intérieure à sa source, comme si elles en connaissaient l’accès.

     

    La dépression peut être une invitation à mettre un frein à nos activités, à rechercher notre source intérieure, qui sourd tout au fond de nous, bien plus loin que la volonté, l’ambition ou l’image de nous voulons donner de nous en nous montrant préformant. Notre mal-être nous alerte et nous signale que nous avons dépassé les bornes. La maladie de l’âme est un cri et une exhortation à faire silence et à nous rafraîchir à notre source intérieure.

    La colère correspond à un violent mouvement intérieur qui nous coûte tellement d’énergie qu’il nous sépare de notre source intérieure. Notre colère donne, paradoxalement, un grand pouvoir aux autres, nous leur accordons une grande place et les laissons nous paralyser. Il est important de considérer les causes de notre colère, de comprendre ce qu’elle a à nous dire et prendre du recul. Elle n’a ni à peser sur nous ni à nous dominer.

     

    Il faut cesser d’attacher tant d’importance à ce que veulent les autres et plutôt chercher à savoir ce qui est juste pour moi. Je prendrais contact avec mes propres ressources intérieures.

     

    Il est inutile de contourner les tensions, il faut mieux les régler, en parler franchement et chercher des solutions, sinon elles réapparaissent un jour ou l’autre. On se sent tellement mieux une fois les points de désaccord disparus ; l’énergie peut à nouveau circuler librement et l’élan renvient.

     

    Jésus préfère que nous aidions les autres plutôt  que de regarder notre nombril, mais il n’accepterait sûrement pas que nous nous détruisions. Il a invité aussi ses disciples à le suivre dans sa solitude, pour trouver calme et repos. Suivre sa volonté, c’est également se faire du bien, après quoi notre engagement pour les autres nous rendra encore plus vivant.

     

    La connaissance de soi est toujours douloureuse, mais elle libère. Elle nous oblige à reconnaître nos besoins et à parvenir à la source inépuisable qui jaillit de nous.

     

    Il est impossible de n’être là que  pour les autres et de s’ignorer soi-même ; cela ressemble peut-être à une attitude pieuse, mais elle reste étrangère à l’esprit de Jésus. Elle vient plutôt d’une théologie inhumaine et destructrice. En effet, « l’écrasement » ou le « pilonnage » de ses propos désirs révèle une agressivité très forte, dirigée contre soi-même et qui répand autour de soi, la dureté, non la bénédiction.

     

    Un être humain capable de répandre l’harmonie autour de lui est précieux pour son entourage. Mais si cette recherche revient à ne pas voir les conflits, elle devient  dangereuse. Dans leur ardent désir d’harmonie, certains reprochent aux autres de ne pas partager leur avis. Ils les culpabilisent et ne remarquent même pas qu’ils veulent imposer leur volonté et exercer un pouvoir.

     

    Les psychothérapeutes nous conseillent de nous souvenir des situations où nous nous sommes sentis bien et de les revivre. Nous avons ainsi accès à tout notre potentiel et à toute l'énergie que nous possédons au fond de nous-mêmes. Au lieu d'évoquer nos problèmes, de pointer nos faiblesses et de ressasser nos souffrances, ils nous encouragent à mettre en avant nos capacités et nos facilités. Ils nous poussent à prendre conscience de nos potentialités, car nous possédons tous des points forts. Nous ne les connaissons malheureusement pas toujours, parce que nous nous concentrons sur nos faiblesses.

     

    Je ne peux me libérer de la puissance destructive de certaines expériences vécues que si je suis capable de les évoquer à nouveau. C’est comme si je balayais les feuilles mortes accumulées sur le sol de mon âme. Alors le soleil de l’amour divin pourra y faire pousser à nouveau les plus belles fleurs.( Max Scheler)

     

    Il est certes important de ne pas refouler le négatif et de se rappeler les expériences douloureuses, mais nous devons aussi repenser aux bons moments de notre vie, car C’est là sans aucun doute, une voie de guérison. Le souvenir d’un instant de bonheur et d’harmonie, d’une randonnée, d’une rencontre ou d’un succès peut nous aider à affronter les difficultés de la vie. Nous devrions également ne pas oublier comment nous sommes sortis de certaines crises. Cela nous prouvera que nous sommes capables de résoudre maints problèmes et nous permettra de retrouver et d’activer nos capacités de guérison.

     

    La foi se nourrit essentiellement du souvenir des bienfaits de Dieu. C’est elle qui nous permet de traverser les turbulences de la vie, car elle représente un appui solide dans notre existence.

     

    Nous savons tous que nous travaillons mieux lorsque le plaisir et la joie sont de la partie. Naturellement, nous ne pouvons pas être joyeux sur commande, mais nous pouvons revivre les moments de joie et puiser à cette source créatrice et vivifiante : « Par la joie, nous ressentons la plénitude de l'existence, nous retrouvons vitalité et énergie, nous éprouvons à nouveau notre corps et notre lien aux autres, nous nous relions à notre moi en nous oubliant, nous retrouvons espoir. Nous découvrons qu’il y a dans toute vie humaine, si difficile soit-elle, des oasis de bonheur qui, par la force du souvenir, génèrent à nouveau de la joie »

     

    Mon expérience dans l'accompagnement spirituel m'a aussi conforté dans cette idée qu'il fallait plutôt recourir à ses propres ressources plutôt que de retourner le couteau dans la plaie et de ressasser. Nous sommes tous capables de guérir de nos blessures de prendre notre vie en main et de préserver notre santé de notre joie de vivre."'

     

    Les sources de l’Esprit :

     

    L’amour : Nous pouvons parfois faire l’expérience non seulement d’aimer une personne, mais d’être nous-mêmes tout amour. Dans ces moments là, nous ressentons l’amour comme une force, comme une source, qui jaillit en nous sans jamais tarir.

     

    Nous n’avons pas besoin de nous forcer à aimer, l’amour est là tout simplement, il confère un autre goût à toutes nos actions. Nous n’éprouvons aucunes difficultés à être avec les autres. En effet l’amour qui ruisselle en nous, nous ouvre à celui que nous donnent les autres.

    Si quelqu’un éprouve des difficultés à aller vers les autres, chaque rencontre lui pèsera. Si en revanche, on aime les autres, on se sentira bien avec eux et on puisera même de la force dans ces contacts

     

    Il faut tout simplement croire en cette source d’amour que nous possédons en  nous, Nous n’aurons alors rien de spéciale à faire pour nous sentir bien avec les autres. Nous n’auront qu’à laisser couler notre affection et nous recevrons beaucoup en retour. Ce sera comme un va-et-vient.

     

    La joie :

    Elle se trouve en nous, il nous suffit d’y croire et de la faire remonter à la conscience, car bien souvent nous en sommes coupés. L’obscurité est tombée sur elle et la recouvre. Mais si nous savons être à l’écoute, nous l’entendrons bruire en deçà de notre tristesse et de notre colère. Nous boirons de son eau  et nous nous réjouirons de tout ce qui nous arrive, de notre vie, de nos amis et de notre travail. Nous ne percevrons pas sans cesse  la menace, mais nous acceptons les dons de Dieu et même ses exigences envers nous ; et nous répondrons à ses attentes, car il sait de quoi nous sommes capables. Cette forme de joie-là vient du cœur et inonde tous nos actes. Nous réussissons alors bien mieux tout ce que nous entreprenons.

     

    La paix 

    Les personnes en paix avec elles-mêmes accompliront leur tâche avec calme et en prenant du recul. Au contraire, lorsque nous sommes mal, nos dissensions intérieures se reflètent obligatoirement dans nos actes. Toute activité nous coûte beaucoup d’effort, car nos blocages et nos résistances nous empêchent d’agir et sont cause de notre épuisement.

     

    Quand on est en accord avec soi-même, on peur s’adonner à son travail. Au contraire, si nous refoulons des désirs, si nous n’avons pas fait la paix avec nous-mêmes, nous sommes dans l’empêchement de  vivre et de travailler. De plus nous gaspillons une énergie folle.

     

    La paix est pour Paul un fruit de l'esprit. Mais ce fruit ne va nous tomber tout cuit dans la bouche. Nous devons aussi faire notre part et accepter le cadeau de paix en nous réconciliant avec nous-mêmes, en faisant la paix avec notre part d'ombre, {si désagréable soit-elle. Conclure la paix signifie en fait : dialoguer, négocier. Nous devons nous adresser directement aux pensées et aux sentiments qui nous assaillent. Nous devons les affronter et leur demander ce qu'ils ont à nous dire. Ensuite, nous pourrons les prendre en compte. Tout ce qui surgit en nous a sa raison d'être et il ne faut pas l'étouffer. Ce que nous faisons taire violemment continue à nous miner et se transforme en blocage. En fin de compte tout cela nous coûte beaucoup d'énergie. La paix, au contraire nous ouvrira à une autre dimension de notre âme et nous conduira à un surcroît de vie. Finalement, notre part d'ombre ne nous coupera plus de notre source intérieure, au contraire elle nous indiquera le chemin.

     

    Notre âme a besoin d'espace pour réfléchir et méditer, sinon nous tournons en rond et agitons toujours les mêmes pensées. Seul un horizon élargi nous laisse entrevoir la nouveauté et cette ouverture est libératrice.

    La question est maintenant de savoir comment arriver à cette grandeur d'âme, comment on peut l'utiliser comme une source de force intérieure. Pour saint Benoît, le chemin passe par la connaissance de soi, c'est-à-dire par un face-à-face avec nous-mêmes en toute sincérité. Il ne s'agit pas non plus de scruter et de disséquer son cœur sans aucune bienveillance. Connaissance de soi rime avec douceur ; elle doit nous faire porter un regard plein de compréhension sur notre propre réalité, nous permettre d'abandonner l'illusion de la perfection, pour que grandisse lentement en nous cette générosité d'âme envers les autres et envers nous-mêmes. Peu à peu nous deviendrons plus patients avec notre entourage.

     

    La bonté

    L’homme doux a affronté avec vaillance les conflits de l’existence et s’est ouvert à la vie et à plus de bonté et d’indulgence. Il ne perd ni ses contours ni sa fermeté, la douceur n’est pas la mollesse. Elle est une force qui lui permet de maîtriser les aléas de la vie, de créer du positif autour de lui et même de résister aux forces négatives.

     

    Celui qui pose sur les autres un regard empreint de bonté et de douceur ne se laisse pas bloquer par leurs défauts. Il mise sur ce qui est bien et y croit, même si la déception le guette souvent. Ce n'est pas grave, car la foi en une bonté possible en chacun, suscite justement cette bonté. Reconnaître du positif en chacun, crée du positif.

    La confiance

    Pourquoi se battre contre une négativité souvent imaginaire, au lieu de s'abandonner au cours de la vie. Je peux affirmer, car l'expérience le prouve, que ceux qui croient devoir tout contrôler, finissent par perdre la maîtrise des événements. Peut-être croient-ils même dominer leurs sentiments ; pourtant, ils perdent souvent la face au moment où il ne fallait pas.

     

    Au contraire, puiser à la source de la confiance, permet d’économiser une grande énergie.

     

    Il faut intérieurement dire oui à la vie et être reconnaissant d’avoir une famille et des amis, sans se préoccuper sans cesse de la sincérité ou de l’insincérité des autres.

     

    Que l’on ne s’y trompe pas : celui qui pense que la douceur s’oppose à la force, qu’elle est synonyme de faiblesse ou de peur, fait fausse route. Au contraire l'homme affable ne s'emporte pas à toute occasion et contre tous ceux qui ne partagent pas son avis. Il ne réagit pas avec susceptibilité quand il se sent attaqué. Il n'est pas pusillanime lorsqu'on lui fait un reproche. En revanche, il peut accepter la critique sans se sentir obligatoirement visé. C’est une personne, qui vit en paix avec les autres, parce qu'elle est en paix avec elle-même, Elle a mis de l'ordre à l'intérieur d'elle-même ; tout cohabite dans l'harmonie, tout va ensemble. Elle ne perd plus d'énergie dans les conflits. En revanche, elle peut poursuivre un but avec constance. La douceur englobe, en effet, le courage, puisé dans cette harmonie intérieure, de mener à bien et dans la sérénité toutes les tâches que l'on juge bon d'accomplir. La personne au caractère doux n'imposera rien par la violence. Sa persévérance sera, sur la durée, bien plus efficace que toutes ces actions menées tambour battant.

     

    Chaque humain possède son potentiel de capacités et de force. Connaître sa mesure c’est savoir ce dont on est capable. Si on ne la respecte pas, la maladie nous guette. Quelqu’un qui est dans la démesure dépasse ses forces et, finalement, ne vit pas vraiment.

     

    La tempérance apporte la sérénité à l’âme, l’équilibre, l’accord avec soi-même. Mais il faut  naturellement commencer par mettre de l’ordre en soi-même.

     

    Si nous connaissons nos limites, nous pouvons bander toutes nos forces pour atteindre notre but. Pour cela, il faut renoncer à tout ce qui dépasse nos possibilités.

     

    La prudence permet le discernement  et elle nous indique les meilleures possibilités pour réussir notre vie. Elle est créative et sait choisir les justes moyens pour avancer, aussi bien dans notre vie intérieure que dans la société.

     

    Un homme prudent ne  se sert donc pas seulement de son intelligence mais aussi de son cœur. Il saisit résolument l’occasion qui se présent à lui et il distingue les finesses, qui restent cachées à un esprit plus grossier.

     

    L’homme prudent fait attention à l’énergie que Dieu a mise à sa disposition. Comme il ne la gaspille pas, il en a toujours en réserve et la source ne tarit jamais.

     

    L’essentiel est d’accepter cette vie singulière que Dieu nous a offerte et de laisser sa propre trace dans ce monde.

     

    Chacun de nous se lève le matin, rencontre des êtres humains, parle avec eux, les regarde. Chaque visage a une expression particulière et peut rayonner. La  voix et les paroles de chacun de nous peuvent aussi contribuer à créer une atmosphère agréable. Demandons-nous, ce que nous voulons communiquer à notre entourage. Réfléchissons à ce que nous pouvons apporter à ce monde. Notre contribution pourra le rendre plus humain. Il ne s'agit pas d'accomplir des exploits mais d'être en cohérence avec soi et avec le monde. Nous sommes tous des êtres singuliers, mais nous n'avons pas forcément à nous engager sur des chemins remarquables et à choisir des voies d'excellence. Il suffit d'opter pour l'authenticité et de faire fructifier nos dons, pour apporter au monde notre richesse. Si je connais le sens de ma vie, je trouve facilement les forces nécessaires pour agir sur cette terre et pour la rendre plus humaine.

     

    Dieu a envoyé l’homme dans le monde pour qu’il le façonne et lui apporte soin et attention. La vie prend, en effet, tout son sens, quand l’être humain découvre et remplit sa mission sur cette terre.

     

    Personne ne peut agir à notre place et trouver pour nous la direction à donner à notre existence. Pourtant, chaque situation est porteuse de sens ; il suffit d’ouvrir les yeux et de donner un autre tour aux événements. Nous nous apercevrons alors que le sens donné à la vie en général ou à la traversée de circonstances particulières nous revigora comme l’eau fraîche d’une source. Si nous ne percevons pas ce sens, nous perdons le contact avec cette source, nous errons sans but, sans remarquer les ressources vivifiantes qui s’offrent à nous.

     

    La nature représente aussi une source à laquelle nous pouvons puiser. Nous nous sentons, par exemple, tellement mieux après une promenade en forêt. Nous pouvons aussi nous asseoir dans l'herbe, contempler le paysage, écouter le chant des oiseaux, sentir le souffle du vent et profiter du soleil. Dans la nature, nous pouvons en toute simplicité être ce que nous sommes. Nous n'avons rien à prouver et personne ne nous juge, nous nous sentons protégés et faisons partie du tout. Nous faisons un avec la création, recevons la force qui émane d'elle et sommes traversés par l'esprit qui l'anime. Dans la nature, nous ressentons, que la vie qui nous entoure coule aussi en nous. Nous sommes vivants et sentons de nouvelles forces nous envahir. La nature nous invite à nous désaltérer à la source de la vie.

     

    Si l’on sait hiérarchiser les difficultés, on réagit moins violemment au moindre problème.

     

    Nul ne peut copier la vie des autres. Chacun doit chercher ses propres ressources et vous aussi chers lecteurs. Soyez attentifs à tout ce que votre vie vous a apporté.

     

    Une source ne peut stagner, vous ne pouvez pas garder l’eau de la source pour vous seuls. La source reste fraîche quand elle s’écroule, sinon elle perd de sa force. Elle veut certes ruisseler en vous, mais aussi se diriger vers les autres.

     

    Rêvez à ce que vous aimeriez faire et ne pensez pas tout de suite que vos rêves sont de toute façon irréalisables. Quand vous rêvez, il est important de laisser venir les images et les souhaits et de ne pas attendre une réalisation immédiate. Dans un deuxième temps, vous pouvez réfléchir à la manière de concrétiser ces rêves. Sont-ils réalisables dans votre vie professionnelle actuelle ou bien vous faut-il chercher un autre travail ? Le rêve vous aidera déjà à rassembler de nouvelles forces et vous retrouverez votre motivation. Les images présentes dans le rêve guideront vos actions, elles leur donneront un sens. La joie recouvrée libérera votre énergie et vous redonnera le goût de l'action.

     

    Vivre pour soi n'est pas un but en soi. Ce serait stérile et égocentrique. Naturellement, il est important de se sentir bien ; nous ne pouvons pas aller contre notre nature. Et tout engagement pour les autres nécessite aussi que nous nous occupions de nous. La tradition spirituelle nous enseigne d'ailleurs à prendre soin de notre âme, ce qui diffère totalement du narcissisme. Nous irons vraiment bien quand notre source intérieure s'échappera vers l'extérieur et qu'elle désaltérera aussi les autres.

     

    Nous possédons tous une façon particulière de rayonner. Nous rencontrons tous les jours des êtres humains et nous laissons tous, lors de ces rencontres, une trace derrière nous. Ne cherchez pas à vous comparer aux autres, mais ne soyez pas non plus tentés de vous déprécier parce qu'ils ont de plus grandes capacités ou plus de succès. L'essentiel n'est pas là. Il importe bien plus d'apporter à ce monde plus de vie, plus de sens et de laisser une trace, grâce à tout ce que nous avons accompli et à ce que nous sommes.

     

    A la Source de la force intérieure


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  • Histoire de trois étudiants devenus moines

     

    Je vais vous raconter l'histoire de trois étudiants qui devinrent moines. Chacun prit une bonne résolution ;  Le  premier voulut ramener la paix entre les combattants, obéissant en cela à la parole de l'Écriture : Heureux les artisans de paix.  Le deuxième désira rendre visite aux malades  et le troisième alla dans le désert, pour y vivre en paix.  Le premier essaya de résoudre les conflits, mais il ne put réconcilier tout le monde. Abattu et découragé, il rejoignit le deuxième et le trouva assombri. En effet, lui non plus n'avait pas pu mener sa tâche à bien. Ils se mirent d'accord pour aller voir le troisième. Ils lui firent part de leur désarroi et le prièrent de bien vouloir leur dévoiler, en toute sincérité, ce qu'il avait trouvé dans le désert. Celui-ci se tut un instant, puis versa de l'eau dans un récipient et leur dit de regarder à l'intérieur. L'eau était encore agitée, puisqu'il venait de la verser. Après quelques instants, il leur demanda de regarder à nouveau : Observez comme l'eau est calme à présent. Ils regardèrent et virent leur visage se refléter à la surface de l'eau. Il poursuivit : Il en est ainsi pour celui, qui reste parmi les hommes : Il ne peut pas voir ses péchés à cause du trouble et de l'agitation. Celui qui, au contraire, se tient à l’écart et au calme, peut comprendre ses erreurs.( Anselm Grün)

     


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