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Recommence
Si tu es las et que la route te paraît longue
Si tu t'aperçois que tu t'es trompé de chemin
Ne te laisse pas couler au fil des jours et du temps
RECOMMENCE
Si ta vie te semble trop absurde
Si tu es déçu par trop de choses et trop de gens
Ne cherche pas à comprendre pourquoi,
RECOMMENCE
Si tu as essayé d'aimer et d'être utile
Si tu as connu ta pauvreté et tes limites
Ne laisse pas là une tâche à moitié faite
RECOMMENCE
Si les autres te regardent avec reproche
S'ils sont déçus par toi, irrités
Ne te révolte pas, ne leur demande rien
RECOMMENCE
Car l'arbre rebourgeonne en oubliant l'hiver
car le rameau fleurit sans demander pourquoi
car l'oiseau fait son nid sans songer à l'automne
car la vie est espoir et recommencement.
Anonyme
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Devant...
Devant, s'ouvre une route nouvelle,
Devant, se trouve un autre chemin,
Devant, je peux porter mon regard,
Devant, existe l'espoir incertain
De ce qui peut recommencer autrement.
Derrière, c'était hier,
Derrière, c'est une partie de moi-même,
Derrière, je ne peux oublier.
Mais derrière, c'est le passé
Que je ne peux recommencer.
Devant, puis-je continuer la route ?
Devant, puis-je tourner les yeux ?
Devant, puis-je poser un pas après l'autre ?
Devant, puis-je regarder une nouvelle vie
Que je peux saisir et dont je connais si peu ?
Devant, c'est l'inconnu,
Devant, je ne vois pas très loin,
Devant, cela me fait un peu peur,
Devant, je ne sais qui va prendre ma main
Alors qu'aujourd'hui, c'est moi en partie qui décide.
Aujourd'hui est entre hier et demain,
Aujourd'hui contient encore des repères connus,
Aujourd'hui, je sais à peu près qui je suis,
Aujourd'hui, je semble maître de moi,
Alors que demain, je risque de devenir un autre.
Ai-je envie d'avancer sans tout comprendre ?
Ai-je envie de continuer malgré les risques ?
Ai-je envie d'habiter la confiance ?
Ai-je envie qu'un autre me tienne la main
Car à mon tour, je devrai tenir la sienne ?
Devant, c'est prendre un grand risque
Aussi bien pour moi que pour l'autre.
Devant, c'est renoncer à une partie de moi-même
Que l'autre acceptera pour se changer lui aussi.
Devant, sous une banale apparence, c'est la folie de l'amour...
Elisabeth Laffont, octobre 2005
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Amitié
Je connais un petit ange
Lequel n'a jamais mouillé
Sa blanche robe à la fange
Dont notre monde est souillé.
C'est lui qui donne le change
Au pauvre coeur dépouillé
Que l'amour, vautour étrange,
D'un bec cruel a fouillé.
Cet ange, qui vous ressemble,
Sous son aile nous rassemble
C'est la divine Amitié.
Son regard est doux et calme ;
Il m'offre sa chaste palme...
En voulez-vous la moitié ?
Auteur:Louis-Honoré FRÉCHETTE
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Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées
Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées.
Demain viendra l'orage, et le soir, et la nuit ;
Puis l'aube, et ses clartés de vapeurs obstruées ;
Puis les nuits, puis les jours, pas du temps qui s'enfuit !
Tous ces jours passeront; ils passeront en foule
Sur la face des mers, sur la face des monts,
Sur les fleuves d'argent, sur les forêts où roule
Comme un hymne confus des morts que nous aimons.
Et la face des eaux, et le front des montagnes,
Ridés et non vieillis, et les bois toujours verts
S'iront rajeunissant ; le fleuve des campagnes
Prendra sans cesse aux monts le flot qu'il donne aux mers.
Mais moi, sous chaque jour courbant plus bas ma tête,
Je passe, et, refroidi sous ce soleil joyeux,
Je m'en irai bientôt, au milieu de la fête,
Sans que rien manque au monde, immense et radieux !
Victor HUGO
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Chant d'amour (I) Naples, 1822.
Si tu pouvais jamais égaler, ô ma lyre,
Le doux frémissement des ailes du zéphyr
À travers les rameaux,
Ou l'onde qui murmure en caressant ces rives,
Ou le roucoulement des colombes plaintives,
Jouant aux bords des eaux ;
Si, comme ce roseau qu'un souffle heureux anime,
Tes cordes exhalaient ce langage sublime,
Divin secret des cieux,
Que, dans le pur séjour où l'esprit seul s'envole,
Les anges amoureux se parlent sans parole,
Comme les yeux aux yeux ;
Si de ta douce voix la flexible harmonie,
Caressant doucement une âme épanouie
Au souffle de l'amour,
La berçait mollement sur de vagues images,
Comme le vent du ciel fait flotter les nuages
Dans la pourpre du jour :
Tandis que sur les fleurs mon amante sommeille,
Ma voix murmurerait tout bas à son oreille
Des soupirs, des accords,
Aussi purs que l'extase où son regard me plonge,
Aussi doux que le son que nous apporte un songe
Des ineffables bords !
Ouvre les yeux, dirais-je, ô ma seule lumière !
Laisse-moi, laisse-moi lire dans ta paupière
Ma vie et ton amour !
Ton regard languissant est plus cher à mon âme
Que le premier rayon de la céleste flamme
Aux yeux privés du jour.
Alphonse de LAMARTINE
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